Certes d’un côté le salaire mensuel moyen augmente, mais de l’autre, le taux de pauvreté augmente en France. C’est du moins ce qu’il ressort de l’état des lieux annuel de l'économie française, publié par l'Insee.
Le salaire des cadres augmente plus que la moyenne
D'après l'Insee, en France, le salaire mensuel moyen en équivalent temps plein (EQTP) dans le secteur privé et les entreprises publiques est de 2250 euros net en 2015, soit une légère hausse de 1,1% par rapport à l'année précédente (après + 0,5 % en 2014).
Entre 2014 et 2015, le salaire net moyen en EQTP augmente en euros constants dans l’industrie (+ 1,4 %), dans la construction (+ 1,2 %) et dans le tertiaire (+ 1,0 %). Il progresse pour toutes les catégories socioprofessionnelles.
C’est pour les cadres que l’augmentation est la plus marquée (+ 1,2 % en euros constants, après + 0,8 % en 2014), en particulier dans les transports, les activités commerciales et l’industrie.
En bas de l’échelle, les 10 % de salariés les moins bien rémunérés perçoivent un salaire net mensuel inférieur à 1 213 euros. En haut de l’échelle, les 10 % de salariés les mieux rémunérés gagnent au moins 3 646 euros par mois.
Des inégalités salariales en légère baisse
Des différences importantes demeurent entre les hommes et les femmes, même si l’écart tend à se réduire. En 2015, une salariée gagne, en moyenne en EQTP, 18,5 % de moins que son homologue masculin. Le salaire net moyen des femmes progresse légèrement plus que celui des hommes : + 1,2 % contre + 1,1 % en euros constants. Ainsi, l’écart de salaire moyen entre femmes et hommes diminue de 0,1 point entre 2014 et 2015. À secteur d’activité, âge, catégorie socioprofessionnelle, taille de l’entreprise et condition d’emploi (temps complet, temps partiel) donnés, l’écart de salaire moyen entre femmes et hommes est nettement plus bas (9,3 %). Il continue aussi de se réduire : 0,3 point de moins qu’en 2014. Bonne nouvelle, donc.
Un taux de pauvreté en légère hausse
En revanche, l’Insee souligne que le taux de pauvreté ne faiblit pas. Le seuil de pauvreté monétaire, qui correspond à 60 % du niveau de vie médian de la population, s’établit à 1 015 euros par mois pour une personne seule en 2015. Avec 8,9 millions de personnes vivant avec un niveau de vie inférieur à ce seuil, le taux de pauvreté au seuil de 60 % de la médiane est de 14,2 % en 2015, en légère hausse par rapport à 2014.
Cependant, l’intensité de la pauvreté diminue. Pour les actifs, occupés ou au chômage, le taux de pauvreté varie fortement selon la catégorie socioprofessionnelle : les ouvriers ont le niveau de vie médian le plus faible ; il représente 56 % du niveau de vie médian des cadres et professions intellectuelles supé- rieures. De même, 15,3 % des ouvriers sont pauvres selon l’approche monétaire contre 5,3 % des professions intermédiaires et 3,1 % des cadres et professions intellectuelles supé- rieures.
Au sein de l’UE, en 2015, la République tchèque affiche le taux de pauvreté le plus faible (9,7 %). Suivent ensuite la Finlande, le Danemark, les Pays-Bas et la Slovaquie avec des taux compris entre 11,6 % et 12,7 %. À l’opposé, la Roumanie, la Bulgarie, l’Espagne, les pays baltes et la Grèce ont les taux de pauvreté les plus élevés, supérieurs à 21 %.