La crise sanitaire a propulsé les prix de l'immobilier bien au-delà du niveau de l'inflation en Europe, relève la Banque centrale européenne. La France ne s'en sort pas si mal, contrairement à d'autres pays.
Selon les derniers chiffres de la Banque centrale européenne (BCE), les prix de l'immobilier (appartements comme maisons) ont augmenté de 5,5% en France au premier trimestre 2021, en comparaison de la même période de l'an dernier. C'est beaucoup… et c'est peu à la fois quand on regarde les progressions fulgurantes ailleurs en Europe : +17% au Luxembourg, +15,3% au Danemark, +12% en Lituanie, +11,9% en République tchèque, +11,3% aux Pays-Bas… En Allemagne, la hausse des prix de l'immobilier dépasse le niveau français avec +9,4%. La France se positionne un peu en dessous de la moyenne européenne, fixée à 6,2%.
La France plutôt épargnée
Cette flambée des prix de l'immobilier a été alimentée par la crise sanitaire. Les confinements successifs ont paralysé les chantiers de construction. L'approvisionnement en matériaux est plus compliqué, le secteur du bâtiment subissant lui aussi la pénurie de matières premières. À cela s'ajoute la volonté des Européens de vivre dans des logements plus grands, loin des centres-villes, et des taux toujours très bas : tout cela incite à la hausse des prix de l'immobilier.
Vers une crise des loyers ?
Les observateurs craignent également une « crise sociale » pour les loyers. La hausse de ces derniers a été modérée par rapport à l'achat d'immobilier, en raison des mesures prises par les gouvernements pour limiter la casse : gel des loyers, interdiction d'expulsion, aides pour payer les loyers, etc. Mais lorsque ces dispositifs vont s'arrêter, il est probable que les propriétaires voudront augmenter les loyers, et beaucoup ne pourront plus suivre.