Le paradoxe des conséquences de l’emprise écologique

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Par Daniel Moinier Publié le 24 juillet 2019 à 5h01
Emprise Ecologique Paysage
@shutter - © Economie Matin
10%D'après les estimations de la CCNUCC, les émissions de gaz à effet de serre par habitant devraient diminuer de 10% entre 1990 et 2030.

A longueur de journée, de conversations, de débats médiatiques, politiques, de réunions, de conférences, l’écologie est partout. Les écologistes semblent avoir gagné la bataille des consciences, ils ont essaimé dans tous les secteurs. Les dernières enquêtes d’opinion montrent qu’il s’agit d’un problème pour la majorité des Français, mais cela n’est pas encore leur priorité, déclare Evelyne Géraud Gilbert. Un écrivain et écologiste convaincu, Olivier Blond publiait même un livre politiquement incorrect, « Pour en finir avec l’écologie punitive ».

Effectivement, chaque décision, lois, décret concernant le développement durable engendrent des applaudissements mais aussi de forts mécontentements. Les plus spectaculaires ont été l’augmentation prévus des carburants, surtout le diesel, les 80 kilomètres heures qui ont déclenché le mouvement des Gilets Jaunes.

C’est certainement la réaction la plus spectaculaire, visible, durable, mais il y en a eu beaucoup d’autres peu visibles et commentées. Chaque modification économique écologique entraîne presque immédiatement des bouleversements des systèmes de production, de gestion, de transport et avec eux des licenciements et fermetures d’entreprises. Ce sont parfois les mêmes, portés par une idéologie écologiste, qui se retrouvent eux-mêmes dans cette vague bouleversante.

Et ce n’est que le début. Le secteur de l’automobile commence à donner des signes de détérioration du marché. Les avions suivront certainement le même chemin, certains commencent à refuser l’aérien. L’autopartage diminue le nombre de clients SNCF, Bus, kilomètres voitures, d’où modifications et diminutions des rentrées financières.

L’économie circulaire diminue les transports de marchandises, les intermédiaires, les ventes de la grande distribution. D’où restructuration de ces groupes avec diminution des effectifs.

Diminution des emballages (surtout plastiques) et même leur suppression complète sur certains produits. « L’emballage en France représentait 90 milliards d’euros en 2018 ». Certaines régions très spécialisées comme celles de la vallée de la plasturgie à Oyonnax commencent à se « ronger les ongles » en cherchant comment les entreprises vont pouvoir se recycler ! Le plastique semble banni alors qu’il était utilisé par tous.

La suppression de tous les désherbants, produits chimiques liés à l’agriculture non remplacés ou peu, commencent à poser de gros problèmes aux fabricants (tel Monsanto...), aux commerces et même agriculteurs qui n’ont pas encore trouvé d’alternatives de remplacement.

Il est difficile de citer tous les produits, branches, circuits, services impactés par le mouvement écologique.

Il arrive de plus en plus souvent que les défendeurs de l’écologie soient touchés eux-mêmes ou certains membres de leur famille par les mesures mises en place : fermetures, licenciements, déplacements de postes, réorganisation qui impliquent des changements de métier, de région, voire plus.

Il existe bien sûr des opportunités d’emploi liées aux nouveaux produits, aux nouveaux marchés générés par le développement durable, la lutte contre la pollution, mais ils impliquent souvent des reconversions rapides, des formations nouvelles, de la mobilité géographique. Seront-ils suffisants pour créer autant d’emplois que nécessaire avec des salaires ou revenus permettant de vivre décemment ? Pas sûr !

Certains voyant, à raison, la racine du mal dans la société industrielle occidentale et son exportation comme modèle partout dans le monde, condamnent tout ce que la modernité a engendré de grandes idées, en premier lieu l’universalisme et l’individualisme, au nom d’une réaction pleinement assumée ou d’une prétention à constituer l’avant-garde révolutionnaire.

Ce qui devient de plus en plus incompréhensible, ce sont les chiffres qui nous parviennent tous les jours sur le calcul du tonnage carbone émis par telle ou telle branche d’activité, loisirs ou autres. Un exemple entendu hier : l’émission mondiale de carbone par ceux qui regardent des films pornos !!!

Autre paradoxe ; des agriculteurs qui veulent creuser un terrain pour réaliser une grande réserve d’eau pour leur arrosage, sont bloqués par des environnementalistes qui veulent préserver l’écosystème. Et pourtant ils n’épuiseraient pas ainsi l’eau potable !

Nous sommes en cours d’arriver à une saturation médiatique et pas que, qui risque de devenir improductive et même par irritation, créer l’effet inverse de celui escompté.

Ce n’est qu’une analyse, des constats et pas une prise de position. Vu les changements climatiques il est nécessaire que « l’homme » s’adapte rapidement pour continuer à vivre d’une façon humaine en respect de la nature et de son environnement. Mais l’économie, les populations ne « survivront » pas à une baisse drastique du niveau de vie comme certains l’appellent de tous leurs vœux pour sauver la terre.

www.danielmoinier.com

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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