Même si notre mode de vie en Europe est plutôt écolo, nous importons beaucoup de produits en provenance de Chine, où leur fabrication a un lourd impact sur l’environnement, peut-on conclure à la lecture d’une récente étude de l’INSEE.
Délocaliser la production, c’est aussi délocaliser les émissions de gaz à effet de serre
Pour faire diminuer notre empreinte carbone, il ne suffit pas de consommer moins d’énergie, de passer aux motorisations « vertes » pour son véhicule ou de moins prendre l’avion. Nous participons aussi, indirectement, à l’émission de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale en consommant des produits qui ont été fabriqués loin de nos frontières. Cette délocalisation de la production a donc pour effet la délocalisation des émissions de gaz à effet de serre. Dans une récente étude sur le sujet, l’INSEE estime qu’un tiers environ de l’empreinte de l’Union européenne correspond à des processus de production localisés en dehors de son territoire.
Autre fait intéressant, qui appuie cette thèse de la délocalisation de la production (et donc des émissions) : dans l’Union européenne (tout comme aux États-Unis d’ailleurs), les émissions de gaz à effet de serre induites par la demande finale – l’« empreinte carbone » – sont plus élevées que les émissions issues de la production. Cette « empreinte carbone » est de 11 tonnes d’équivalent CO2 en Europe et même de 21 tonnes aux États-Unis, contre seulement 8 tonnes en Chine.
La Chine émet toujours plus de gaz à effet de serre, alors même que l’Europe diminue ses émissions
L’empreinte carbone de l’Union européenne représente en effet 10% de l’empreinte carbone mondiale. Cela, alors même que le PIB de l’Union européenne équivaut à 16% du PIB mondial. Il a fallu deux décennies de transformation rapide pour arriver à cet état des choses : entre 2000 et 2018, les émissions de gaz à effet de serre produits dans l’Union européenne ont diminué de 6%, tandis que celles enregistrées par la Chine se sont envolées de 175%.
Dernier constat dressé par cette étude : à l’échelle mondiale, par tête, notre empreinte carbone a augmenté en moyenne. Entre 2000 et 2018, les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont en effet augmenté de moitié quand la population augmentait d’un quart.