Le monde des affaires fait aujourd'hui face à un défi. Où sont ses futurs employés ?
Une véritable tempête s'annonce sur le marché du travail actuel. Celui-ci fait face à un rythme de croissance soutenu de l'économie numérique dû à différents facteurs :
- le caractère encore majoritairement physique de notre environnement
- les potentielles restrictions de circulation des travailleurs découlant notamment de la poursuite des négociations sur le Brexit
- le vieillissement de la population, la diminution du nombre d'employés
- la crise dans le domaine de l'éducation, qui s'efforce d'élaborer un programme adapté à la main-d'œuvre numérique.
De plus, cette situation se produit alors que nous entrons dans la quatrième révolution industrielle, l'ère de la disruption et de l'innovation technologiques portées par la révolution de la 5G et la connectivité numérique. Une nouvelle ère qui ouvrent des possibilités commerciales et de collaboration encore inimaginables. Pour les entreprises, la difficulté actuelle consiste à trouver les employés dont elles ont besoin pour concrétiser ces opportunités.
Cette quatrième révolution industrielle est entièrement axée sur la connectivité numérique. Il s'agit des réseaux et des systèmes qui brouillent les frontières entre le monde numérique et le monde physique. Il s'agit de la 5G qui ouvre la voie à des technologies telles que l'impression 3D, l'Internet des objets, l'intelligence artificielle, la robotique avancée, les véhicules autonomes, les appareils prêts-à-porter ainsi que la réalité virtuelle et augmentée. Ces services offrent une connectivité numérique d'un niveau inégalé, qui permettra aux particuliers comme aux entreprises et aux communautés d'accomplir de véritables tours de force. Les possibilités sont immenses.
Comme toute autre période de percées technologiques, la quatrième révolution industrielle présente également ses propres enjeux et problématiques à résoudre. À titre d'exemple, quelles seront les conséquences de l'automatisation avancée sur la main-d'œuvre humaine ? Où trouverons-nous les experts en réalité virtuelle, robotique et intelligence artificielle dont nous avons besoin pour construire l'avenir ? Ces matières ne sont pas facilement enseignées à l'école.
De surcroît, les technologies de la « quatrième révolution industrielle » créeront-elles réellement plus d'emplois qu'elles n'en supprimeront ? Il apparaît déjà clairement que l'automatisation et les différentes applications de l'intelligence artificielle remplacent un nombre exponentiel d'emplois fortement demandeurs de main-d'œuvre, mais également liés à l'économie du savoir.
McKinsey & Co prédit que d'ici 2030, 800 millions d'emplois seront perdus, allant des postes à bas salaire du secteur manufacturier des économies en développement aux courtiers en assurance japonais et aux analystes financiers américains.
Pour Verizon, la quatrième révolution industrielle sera un levier essentiel à la création d'un monde meilleur. Verizon estime que la connectivité a un rôle capital à jouer dans le développement du potentiel des particuliers, des entreprises et de la société afin d'innover tout en nous améliorant, sans négliger personne. Verizon est convaincu que la 5G est une force libératrice et émancipatrice pour les personnes.
Toutefois, indépendamment de toutes ces possibilités, la quatrième révolution industrielle donnera lieu à des suppressions d'emploi, dont l'impact à l'échelle individuelle est bien documenté. Les chercheurs ont lié la perte d'un emploi à des répercussions négatives au niveau économique comme sur le plan de la santé physique et mentale, des conséquences intergénérationnelles ainsi que des retombées indirectes sur les communautés, dont les effets négatifs ne sont que partiellement compensés par un retour à l'emploi. Il est possible que ces difficultés s'apparentent à celles endurées lors des précédents cycles économiques de licenciements et de suppression d'emplois. Néanmoins, l'ampleur et le rythme des changements prévus sont sans précédent. Les risques de dislocation économique et sociétale sont significatifs, contrairement à notre degré de préparation.
Le défi actuel des entreprises est de savoir comment elles peuvent embaucher du personnel pour l'avenir, dans le monde d'aujourd'hui. Cette tâche nécessite d'adopter une approche différente quant au recrutement et à la gestion des talents ainsi qu'à la manière dont nous considérons notre vivier de talents. Si celui-ci ne comporte pas suffisamment de talents maîtrisant les compétences dont nous avons besoin, nous devons les créer nous-mêmes. Une grande partie de la main-d'œuvre devra être redéployée. Nous devons trouver le moyen de transformer les mineurs de charbon en codeurs, et adopter des approches durables et à grande échelle permettant de gérer les effectifs dont l'emploi a été supprimé. Nous devons également nous souvenir que nos collaborateurs sont humains et que ce changement est disruptif. Nous devons veiller à ce que nos employés continuent à se sentir valorisés en dépit de l'évolution de leur environnement de travail. Nous devons notamment envisager la formation, le perfectionnement et l'apprentissage continu sous peine d'échec.