Emploi : un défi possible à relever ?

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Par Jacques Martineau Publié le 15 juin 2017 à 5h00
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3,2 millionsLa France compte 3,2 millions de PME.

Il n’est jamais du meilleur goût de faire un comparatif permanent dans le domaine de l’emploi avec les pays de l’Union européenne et en particulier de la zone euro.

Dans un marché libre et concurrentiel, on ne peut pas ignorer les préjudices causés par des conditions différentes d’accès à l’embauche et des divergences en termes de couverture sociale. Si on ajoute à cela les différentes conditions d’accès à l’emploi dans chaque pays de l’Union, on est face à un vrai problème avec les travailleurs détachés européens…

Dans un désordre social et fiscal reconnu, comparaison n’est pas raison au niveau européen… La tâche est difficile. Mais pour autant cela n’excuse en rien la permanente passivité de nos gouvernants en la matière à Bruxelles. Affirmer sa position est une chose, la confirmer dans l’action en est une autre. Entre l’intention et l’action, c’est le résultat qui compte…

Gérer l’inactivité un « non sens » coûteux

Gérer socialement le chômage (c’est-à-dire l’inactivité) en attendant uniquement les effets d’une reprise économique chez les « autres » est tout simplement utopique, quels que soient les efforts engagés. Entretenir l'inactivité génère le désespoir et la misère dans la précarité sans proposer aux chômeurs et sans emploi des solutions d’espérance et surtout concrètes.

La France ne peut pas continuer à assister dans la durée ses chômeurs, ses quinquas en préretraite forcée, ses jeunes, qualifiés ou non, en recherche d’emploi. Elle les humilie et les met à bas de la société. La France n’a plus les moyens financiers de pallier cette misère croissante. Faire semblant de l’ignorer n’est plus crédible.

Il est illusoire de se référer uniquement au « mieux-être » du contexte économique européen et mondial pour parler du retour de l’emploi en France. Alors, il faut arrêter de se cacher la vérité et d’entretenir l'inactivité pour sortir de ce mal français !

En France, face aux priorités, le problème du chômage reste entier et déterminant. Le nouveau gouvernement, une fois en « état de marche », n’aura d’autre choix que de s’atteler le plus rapidement possible à tenter de le résoudre de façon durable. Vaincre le problème du chômage est un enjeu ambitieux qui doit s’appuyer sur des bases solides mises en place pour offrir aux chômeurs et aux sans-emploi les chances d’un avenir réel et concret au travail.

A ne rien faire concrètement, la France a créé progressivement à une échelle différente une sorte de lutte des classes que l’on pourrait aussi qualifier de lutte des « castes ». Les citoyens n’ont aucune raison de l’accepter sans pouvoir réagir. Il faut les aider. La patience a aussi ses limites.

Stimuler l’activité, une réponse efficace

A l’inverse, parler d’activité en la stimulant est loin d’être un non-sens. L’activité, synonyme de travail induit, est au contraire une des clés de la réussite pour un retour progressif à l’emploi. Gardons présent à l’esprit que : « C’est l’activité qui génère la croissance et non l’inverse », comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire et de l’écrire. Oui, il est possible de recréer de la richesse grâce à cette activité utile que nos inactifs contraints seraient capables d’induire. L’idée a fait son chemin, peut-être maladroitement, mais la porte s’est entrouverte.

L’objectif majeur prioritaire est d’abord de satisfaire en matière d’emploi les besoins affichés des microstructures artisanales, commerciales et techniques, des très petites, petites et moyennes entreprises. D’autres besoins plus spécifiques s’ajoutent, ils concernent en priorité la consolidation des créations de « start-up » de développement, de recherche appliquée et d’innovation numérique et technologique.

Au total, cela représente plus de 3,2 millions d’entités et de sociétés privées susceptibles de procurer du travail à plus d’un million de personnes qualifiés, chômeurs ou sans-emploi (cf. « L’emploi… C’est tout de suite ! »). Le tout devra s’inscrire sur un vaste fond de formations, permanentes et choisies, adaptées à tous acteurs qu’ils soient actifs, chômeurs et sans-emploi et ce, à tous les niveaux !

Au gouvernement : la responsabilité de la mise en œuvre…

Pour ce retour à l’activité, il appartiendra aux dirigeants politiques d’une part de veiller aux conditions d’attribution de l’assurance chômage, et d’autre part de réduire les charges sociales auprès des très petites, petites et moyennes entreprises mais qu’en relation avec des emplois créés.

Le gouvernement aura la responsabilité de la mise en œuvre. Il se devra d’aménager dans le détail des propositions, de les rendre applicables, tout en préservant l'essentiel, en négociation avec les partenaires sociaux patrons et syndicats. La France devra aussi faire le nécessaire pour inciter les partenaires européens à une harmonisation minimale sociale au niveau de l’Union européenne et de la zone euro. Un projet ambitieux, mais déjà faut-il en avoir la volonté… Faute de s’attaquer en priorité au problème du chômage, toute tentative de gouvernance dans d’autres domaines avec l’assentiment des Français sera voué à l’échec…

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Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.

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