Emploi: le gouvernement veut former les salariés au changement

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Par Daniel Moinier Publié le 10 octobre 2017 à 5h00
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@shutter - © Economie Matin
2 241 milliards ?La dette de la France est supérieure à 2 241 milliards d'euros.

Le Chef de l’Etat, lors de sa visite en Corrèze, a lancé une petite phrase réfléchie, révélant une analyse pleine de bon sens mais pas du tout comprise par les syndicats et encore moins par les licenciés de cette entreprise : « Ils y en a certains, au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d’aller regarder s’ils ne peuvent avoir des postes ailleurs ».

Presque tous les syndicats, politiques et médias n’ont mis en évidence et en Une, que le début de la phrase pour faire polémique « Foutre le bordel ». Alors que c’est la deuxième partie qui est intéressante, en premier pour les licenciés eux-mêmes, pour l’économie locale, les caisses de sécurité sociale, retraite, chômage, les rentrées d’état…Pour l’économie locale en supposant qu’ils ne retrouvent pas d’emploi, pour les 157 licenciés ce sera environ 500.000 euros de moins dépensés par année !

Et oui, un salarié qui passe de « productif à improductif » en plus d’être traumatisé avec toutes les répercussions familiales et phycologiques et surtout s’il a plus de 50 ans, fait perdre économiquement la valeur financière de 4 jeunes embauchés. (Analyse chiffrée à disposition). C’est la cause principale du chômage de masse et du niveau élevé du chômage des jeunes, un des plus importants d’Europe.

Cela résulte de la fameuse théorie archi-fausse évoquée par les politiques, des économistes et même reprise par presque tous les français pendant des décennies : « Faire partir les vieux plus tôt, cela donnera du travail aux jeunes ». Théorie qui s’apparente à celle évoquée par la mise en place des 35 heures : Le partage du travail peut toujours se partager, mais si en global il ne produit pas suffisamment pour « nourrir correctement la population », c’est la pauvreté qui s’aggrave, le chômage qui s’installe et augmente, les prélèvements qui explosent, des déficits qui deviennent récurrents depuis 1975 (Voir mon livre qui vient de sortir), ce qui augmente automatiquement la dette.

Il faut rappeler encore une fois que celle-ci va très bientôt atteindre le niveau du PIB et même le dépasser : 2241 milliards d’euros et 2665 euros par seconde. Sans oublier que cette fiscalité débordante ne suffisant pas, l’état est obligé d’emprunter plus de 200 milliards par année. Ce qui occasionne des intérêts à régler annuellement de l’ordre de 45 milliards !!!

Alors il serait vraiment temps de former tous les individus au changement dès leur plus jeune âge. Dans une ère et économie de plus en plus changeantes, internationalisées, cela devient indispensable. Et pas que les jeunes ! C’est aussi tous les salariés en place pour les préparer à des changements de postes, à une mutation, un licenciement, une suppression de service, une fermeture de site… Les moins préparés, tels ceux de l’usine GM&S dans la Creuse, qui mentalement ne se voient pas bouger de lieu, de fonction, ne pensant pas pouvoir trouver une poste similaire près de chez eux, manifesteront, « casseront si besoin » pour préserver leurs emplois ou obtenir des majorations d’indemnités en attendant des jours meilleurs. Comment pourront-ils se sortir de ce mauvais pas s’il n’y a pas de postes ou de créations d’emplois similaires à proximité ? Alors c’est le chômage, le RSA et pour certains l’attente de la préretraite.

Le Président a raison, lorsqu’une entreprise va mal, que des licenciements sont en ligne de mire, il faudrait absolument se mettre en quête d’un autre emploi, alors que vous être encore serein, sans pression. C’est dans cette condition que vous trouverez plus facilement, que votre motivation ne sera empreinte d’aucun traumatisme, ni de difficultés financières et familiales. De plus, ce sera beaucoup plus facile car vous serez seul à chercher et non 157 en même temps. Pour être encore plus préparé à ce changement, il aurait été nécessaire d’avoir eu des conseils, des formations, bien avant que n’arrive ce choc du licenciement collectif. Vrai aussi pour l’individuel à un degré moindre. C’est les entreprises, mais aussi tous les gouvernants qui n’ont pas anticipé ou voulu le faire pour des raisons soit idéologiques, de confort ou de concurrence. Alors il serait temps de se pencher sur ce problème et utiliser une part des milliards de la formation pour initier tous les salariés au changement et pas que des formations métiers, mais aussi plus psychologiques avec exemples à l’appui. En commençant aussi dès le plus jeune âge notamment plus de visites de sociétés, de stages hors région, y compris à l’étranger. Il faut « casser » cette sédentarité qui bloque l’innovation, la créativité, l’ouverture d’esprit et au monde, surtout dans la « France profonde ».

www.livres-daniel-moinier.com

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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