Le mégacomplexe Europacity qui devait sortir de terre dans le nord de Paris ne verra finalement pas le jour, a décidé Emmanuel Macron. Le président de la République estime que le projet est « daté et dépassé ».
C'est un véritable camouflet pour les promoteurs d'Europacity, qui travaillaient depuis des années sur ce mégacomplexe dont l'ouverture était prévue en 2017. Le projet représentait un investissement privé de 3 milliards d'euros, mis sur la table par Ceetrus (filiale immobilière d'Auchan) et Wanda, géant chinois du divertissement. Il devait amener 31 millions de visiteurs par année ainsi que de nombreux emplois dans le triangle de Gonesse, dans le Val-d'Oise (nord de Paris), un territoire qui connait des difficultés économiques. Mais les opposants estimaient qu'Europacity n'était autre qu'un « méga centre commercial » entièrement dédié au consumérisme. Sans parler du coût écologique d'un tel projet, entre la construction, la circulation automobile, la consommation d'énergie, etc.
Projet daté et dépassé
Les arguments des opposants ont porté jusqu'à l'Élysée. Juste avant un nouveau conseil de défense environnementale, Emmanuel Macron a décidé de retoquer le projet, le qualifiant de « daté et dépassé » et ne répondant plus aux « aspirations de nos concitoyens ». Le chef de l'État a chargé Francis Rol-Tanguy, ancien directeur de l'Atelier parisien d'urbanisme, d'une mission pour réfléchir à un projet alternatif, « plus vaste que le triangle de Gonesse », qui se voudra aussi « plus mixte, plus moderne, sans créer un pôle démesuré de consommation, de loisirs et d'objets ». Le chargé de mission devra travailler avec des élus qui, pour certains, ont soutenu Europacity.
Incompréhensible et inacceptable
C'est le cas du maire de Gonesse, Jean-Pierre Blazy, qui s'élève contre une « décision incompréhensible et inacceptable ». Il estime que son territoire est « sacrifié » sur l'autel d'une vision « uniquement symbolique de l'écologie ». Elisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique, a tenu à rassurer les plus inquiets. Pour elle, « un autre avenir est possible » pour Gonesse, mais il faut une « vision d'avenir pour le territoire » et c'est ce à quoi va s'atteler cette mission.