Depuis maintenant plusieurs années, les constructeurs automobiles s'investissent pour baisser les émissions de CO2 ; des efforts qui semblent porter leurs fruits.
Une réduction de 11% de CO2
Personne n’a oublié le scandale du « dieselgate », le constructeur automobile Volkswagen, qui avait trafiqué ses chiffres sur les émissions polluantes de ces véhicules lors des tests entre 2009 et 2015. Le constructeur automobile n’était pas le seul et cette affaire a révélé une pratique illégale plus généralisée.
5 ans après, le traumatisme reste là et depuis, les fabricants semblent vouloir tourner la page. Selon les données collectées par AAA Data pour « Les Echos », les 715.804 voitures neuves immatriculées dans l'Hexagone au premier semestre 2020 émettent en moyenne 99 grammes de dioxyde par kilomètre, des données mesurées avec la norme NEDC (Nouveau cycle européen de conduite). Une baisse non regrettable puisque les rejets de CO2 étaient évalués en 2019 à 112 grammes par kilomètre.
Depuis janvier 2020, le Parlement européen exige que les émissions de dioxyde de carbone CO2 des voitures immatriculées en Europe n’émettent pas plus 95 grammes par kilomètre en moyenne. Chaque gramme de dépassement par rapport à l'objectif (le calcul sera fait chaque année) est sanctionné par une amende de 95 euros par véhicule vendu en Europe. On ne connaît pas encore le montant des amendes déjà infligées.
Des investissements conséquents
Ce constat est dû à la hausse des ventes de voitures électriques et hybrides rechargeables lors du premier semestre 2020, (45.000 véhicules 100% électriques, 20.180 hybrides rechargeables), seuls ces modèles peuvent afficher des rejets de CO2 inférieurs à 59g/km. En avril 2019, Bruxelles avait déjà amorcé une lutte contre la pollution et avait voté pour une réduction de 37,5% des émissions de CO2 entre 2021 et 2030.
Pour atteindre ses quotas, les constructeurs ont massivement investi dans des technologies plus propres. Selon l’agence de presse Reuters, ces derniers prévoient d’investir un total de 300 milliards de dollars dans le développement des véhicules électriques au cours des 5 à 10 prochaines années. L’État soutient également les fabricants dans cette démarche. Emmanuel Macron avait annoncé en mai dernier « un plan historique » de soutien de plus de huit milliards d’euros à la fois secourir la filière automobile, fortement affectée par la crise du coronavirus, et la moderniser. L’objectif du gouvernement est plus large et veut faire de la France le premier pays fabricant de véhicules électriques.