Des élus PS appellent François Hollande à rendre leur pouvoir d’achat aux classes populaires

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Par JOL Press Publié le 17 décembre 2012 à 12h05
François Hollande est-il en train de perdre les ouvriers ? C’est la conviction d’une quinzaine d’élus socialistes, députés, maires et conseillers régionaux des quatre coins du pays. Ils tirent la sonnette d’alarme en adressant une lettre ouverte à François Hollande, publiée par Le Parisien – Aujourd’hui en France lundi 17 décembre.

« Remettre l’agenda économique et social en tête des priorités », « Mettre en œuvre une grande réforme fiscale redistributive dans le prochain budget »… Ce sont les deux principales recommandations d’élus socialistes au président de la République. Leur lettre ouverte, publiée lundi 17 décembre dans Le Parisien – Aujourd’hui en France, met en garde François Hollande contre le risque politique – et social – d’une coupure avec l’électorat populaire, déstabilisé par le tournant social-démocrate des dirigeants socialistes.

Voici le texte intégral de cet appel :

Les résultats des élections législatives partielles confirment malheureusement les indications données par les dernières enquêtes d'opinion. Au-delà des spécificités locales propres à chaque élection, le constat est sévère : trois défaites pour la gauche. Elles témoignent d’une forte démobilisation, notamment parmi l’électorat populaire. Plus du tiers des électeurs qui ont porté la gauche aux responsabilités en juin dernier n’est pas retournée aux urnes. Ce qui signifie que ces citoyens s’interrogent sur le sens de la politique actuelle. Parce que nous souhaitons la réussite du gouvernement, nous pensons qu’il est temps de répondre à cette insatisfaction.

Premièrement, il est urgent de remettre l'agenda économique et social en tête des priorités de l'action gouvernementale. Chacun des 60 engagements de campagne doit être tenu et le gouvernement dispose pour cela d’une majorité au parlement. Mais le scepticisme croissant des couches populaires et moyennes, qui ont pourtant joué un rôle clé dans l’élection de François Hollande, nous invite à hiérarchiser notre action car elles attendent d’abord des réponses fortes sur le terrain du pouvoir d'achat et de l'emploi. L’aspiration légitime des salariés et des ouvriers modestes à améliorer leurs conditions de vie matérielles doit être mieux prise en compte.

Si nous souscrivons à l’objectif de redressement des comptes publics et de la compétitivité de nos entreprises poursuivi par le gouvernement, nous pensons qu’il faut l’accompagner de la mise en place de la grande réforme fiscale redistributive annoncée par François Hollande pendant sa campagne. Celle-ci est en effet nécessaire pour restituer du pouvoir d’achat aux millions de salariés qui subissent la stagnation salariale et la difficulté croissante à boucler les fins de mois, à mettre de l’essence dans le réservoir, à payer le loyer ou les études des enfants.

Une étape importante vers plus de justice fiscale a été franchie dans le budget 2013, avec l’alignement des revenus du capital sur ceux du travail, qui permet notamment de mettre les plus aisés davantage à contribution. Il faut maintenant aller plus loin en engageant cette grande réforme redistributive. Dans un système où la CSG pèse deux fois plus lourd que l’impôt sur le revenu, il est temps, pour la rendre équitable, de la rendre progressive. Il s’agit de renouer avec l’esprit de l’engagement n°14 pris par François Hollande pendant sa campagne, qui stipulait que : « La contribution de chacun sera rendue plus équitable par une grande réforme permettant la fusion à terme de l’impôt sur le revenu et de la CSG dans le cadre d’un prélèvement simplifié sur le revenu».

Aucune contrainte technique ni budgétaire n’empêche de mettre en œuvre une telle réforme si la volonté politique existe. L’agenda du redressement ne saurait entraver celui de l’indispensable redistribution. Il est possible et juste, sans pertes de recettes pour l’Etat, d’augmenter de plusieurs centaines d'euros par an le pouvoir d’achat des ménages modestes.

Elus de la majorité, nous souhaitons être les vigies du changement et de la justice. Mettre en œuvre la réforme fiscale redistributive, c’est montrer que la gauche au pouvoir est capable de mener une action publique qui défend les intérêts des populations les plus fragiles de notre société et améliore leur situation. C’est permettre à la gauche de renouer avec sa vocation et réintégrer les couches populaires dans son grand récit historique du progrès social.

A l’initiative de Laurent Baumel, député-maire de Ballan-Miré (Indre-et-Loire), Philippe Doucet, député-maire d’Argenteuil (Val d’Oise) et François Kalfon, conseiller régional d’Ile-de-France

Autres signataires : Sylviane Alaux, députée de Pyrénées-Atlantiques, Christian Assaf, député de l’Hérault, Isabelle Bruneau, députée de l’Indre, Anne-Yvonne Le Dain, députée de l’Hérault, Michel Lesage, député-maire de Langueux (Côtes d’Armor), Jean-Philippe Mallé, député des Yvelines, Dominique Potier, député de Meurthe-et-Moselle, Patrice Prat, député-maire de Laudun (Gard), Jacques Valax, député du Tarn.

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