Ce lundi 27 juin 2016, la Commission de régulation de l’énergie (CRE), en charge depuis 2016 de fixer le tarif réglementé « tarif bleu », a annoncé qu’elle proposerait une baisse d’« environ 0,5 % » mi-juillet. Une baisse qui va légèrement bénéficier à notre porte-monnaie.
Des prix qui reculent
Alors qu’EDF est en pleine crise avec son refus de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim, la Commission a annoncé une éventuelle baisse de la tarification de l’énergie. Cette baisse reflète bien le fort recul des prix du marché constatés depuis plusieurs mois.
Depuis juillet 2007, le marché de l’électricité et du gaz est totalement ouvert. EDF s’est vu concurrencer par des acteurs comme Engie ou ENI. Ce n’est pas moins de 3,85 millions de clients qui ont renoncé à ces tarifs réglementés en souscrivant à l’offre d’EDF hors tarifs réglementés ou chez les concurrents, les tarifs étant plus intéressants. Le marché du gros profite aux consommateurs et est désormais beaucoup moins élevé que celui proposé par EDF, qui ne vend plus son électricité nucléaire aux autres fournisseurs.
La baisse intègre un rattrapage tarifaire
Les « tarifs bleues » sont chaque année recalculés par la CRE en additionnant au prix les coûts de l’énergie, de l’acheminement par les réseaux de transport (RTE), de distribution et de commercialisation. Selon le régulateur de l’énergie « Cette méthode reflète les coûts supportés par un fournisseur alternatif [autre qu’EDF] pour approvisionner les clients de son portefeuille, lui assurant ainsi la possibilité de proposer des offres de marché plus compétitives que les tarifs réglementés »
Au titre de l’année 2012, la baisse intègre un rattrapage tarifaire rétroactif. D’après le Conseil d’Etat, la hausse pour la période du 1er août 2014 au 31 juillet 2015 a été jugée insuffisante. Le rattrapage est estimé par Ségolène Royal, ministre de l’environnement et de l’énergie à « un euro et demi par mois sur dix-huit mois », soit 30 euros au total. La baisse proposée par la CRE peut cependant être stoppée car le gouvernement peut, dans un délai de trois mois, s’opposer à cette proposition, qui ne fera pas les affaires d’EDF.