Ceci est un scoop : Il n'y a pas que Lance Armstrong à avoir triché pour gagner le Tour de France. Lance Hollande aussi s'est dopé pour remporter le Tour de France présidentiel de 2012.
Premier dopage, et non des moindres : Le candidat Hollande avait promis qu'il renégocierait le Traité Européen ? C'est très exactement le texte approuvé en mars dernier par 25 pays européens qui a été présenté par le gouvernement du président Hollande, et voté par les députés au début du mois.
Deuxième dopage : Faire payer les riches, et taxer les revenus du capital au même niveau que les revenus du travail. Jean-Marc Ayrault a eu beau déclarer que 90 % des ménages ne seraient pas impactés par la hausse de l'impôt sur le revenu, c'est là encore un habillage artistique de la vérité. Dans les faits, les impôts directs et indirects vont augmenter pour tous, et surprise, souvent pour les plus modestes. Une preuve ? Selon l'INSEE, les enfants pauvres sont largement plus nombreux dans les familles nombreuses de 4 enfants et plus : 17 % pour être précis.
Qu'à cela ne tienne : en abaissant le quotient familial de 2336 euros à 2000 euros, ce sont bien évidemment les familles nombreuses qui vont trinquer en premier. Mais elles ne le savent pas encore : l'impact de la mesure ne sera visible qu'en... septembre prochain, lorsqu'elles recevront leur avis d'imposition. Soit leurs impôts auront augmentés, soit, pour celles qui ne sont pas soumises à l'impôt sur le revenu, le chèque qu'elles toucheront du Trésor Public aura nettement maigri. Toujours selon l'INSEE, chaque enfant en plus dans une famille fait baisser le niveau de vie global du foyer de 10 %. De la redevance télé (+4 euros) aux tarifs sociaux de l'énergie (1,1 milliard à faire prendre en charge par l'ensemble des clients), ce sont bien les fameuses classes moyennes, c'est à dire le "ventre mou" de la France, qui vont d'abord trinquer.
Les "riches", eux, sont déjà partis, ou en train de le faire. Et pour ceux qui ne veulent pas partir, il reste la possibilité de tout convertir en oeuvres d'art, puisqu'elles demeurent exonérées de tout impôt, et bénéficient d'une fiscalité ultra avantageuse à la revente (5 % de taxe forfaitaire sur le prix).
Troisième dopage, la croissance et l'emploi : Difficile de reprocher au nouveau gouvernement les piètres résultats en matière de chômage de ces derniers mois. C'est bien entendu d'abord l'effet de la crise. Mais on ne peut pas dire que l'élection d'un nouveau président et la désignation d'un nouveau gouvernement ait provoqué le "choc" tant espéré, bien au contraire. Loin de neutraliser les plans sociaux et fermetures d'usines qui couvaient avant l'élection présidentielle, on dirait bien au contraire que les agitations médiatiques d'Arnaud Montebourg, mais surtout le matraquage fiscal en règle des entreprises (et des entrepreneurs qui les créent) terminent de les persuader de délocaliser, quand elles le peuvent encore.
Pour la croissance, c'est plus simple : il suffit d'annoncer un chiffre, puis de le modifier en cours de route. Lance Hollande a fait campagne sur une croissance à 0,5% en 2012 : si on reste scotché au 0, c'est un miracle. Pour 2013, il voyait 1,5 %, notamment grâce aux excellentes mesures que son gouvernement ne manquerait pas d'adopter en arrivant ? La prévision a chuté à 1% quelques semaines après son arrivée au pouvoir, puis à 0,8 % à la rentrée. La Banque de France et le FMI voient 0,5 %. Et avec la batterie de mesures fiscales annoncées l'OFCE voit carrément l'an prochain dans le rouge, à - 1,2 %, avec en prime la bagatelle de 350 000 emplois détruits. C'est pas moi qui le dit, mais l'OFCE.
D'autres produits dopants aux effet connus ont été utilisés pendant la campagne du Tour de France présidentiel 2012. Le retour à la retraite à 60 ans, à total contre-courant de ce que tous les pays européens ont fait ces derniers mois, est une réalité. Elle devrait concerner 110 000 retraités électeurs cette année. Et alourdir encore un peu plus le déficit des caisses de retraites. Les emplois jeunes, qui ne sont qu'une énième ressucée d'un mécanisme qui n'a jamais fait ses preuves, et pèsent encore un peu plus sur les comptes publics, mais rassure provisoirement les parents électeurs, et les jeunes votant pour la première fois. Les 60 000 embauches de professeurs, quand bien même l'immense majorité est en fait liée au simple renouvellement des effectifs. Le droit de vote des étrangers ? "Une seule urgence, ne rien faire" rappelle notre confrère Hervé Gattegno du Point. Le mariage homosexuel "attendu par les 3,5 millions de ménages homos", prêts à faire célébrer "700 000 mariages" au lendemain de l'adoption de la loi ? On découvre, grâce au Grand Rabbin de France que l'association en pointe sur le sujet du mariage homo, l'APGL, l'association des parents gays et lesbiens, compte... 1800 adhérents sur toute la France.
On pourrait ajouter, puisque nous sommes un média économique, les euro-bonds ou euro-obligations, là encore promises par Lance Hollande dans la dernière ligne droite. Euro-obligtions dont on ne verra sans doute jamais le jour. Mais il est certain que Lance Hollande n'a pas dopé son score à la présidentielle à coup de promesses techniques, loin des gens, mais bien de promesses dogmatiques, censées changer leur quotidien au lendemain du 6 mai.
Maintenant, comme pour le Tour de France cycliste, on pourrait se dire qu'il suffit d'éliminer le premier ? Mais celui qui est arrivé second a aussi triché, car c'est le jeu ! Pourtant, il est certain que le discours du président sortant était fortement contraint par la connaissance qu'il avait des dossiers. Il a moins promis. Et puis, après cinq années d'hyper-présidence, ultra dopante, les anabolisants et autres cocktails magiques ne faisaient forcément plus le même effet.
Au jeu du dopage, bien d'autres candidats auraient été exclus de la course, à commencer par Jean-Luc Mélanchon, outrancier. Il a même été sévérement éliminé du Paris-Roubaix, à l'étape d'Hénin-Beaumont.
En fait, s'il en est un qui a sans doute moins triché que les autres lors de la présidentielle 2012, c'est probablement François Bayrou. Il a parlé vrai, le plus souvent. Promis surtout du sang et des larmes, plutôt que des solutions magiques intenables. Il a récolté... 9 % des voix. C'est la le drame du sort réservé aux petites équipes. Elles ne montent quasiment jamais sur les marches du podium, sauf parfois lors d'une étape sondagière intermédiaire ou deux. A la fin, ce sont toujours les plus dopés qui l'emportent. La preuve ? Sur les sept tours de France remportés par Lance Armstrong, les huit à dix premiers ont tous été déchus de leur classement ! Seul Armstrong, toujours premier, tenait encore.. jusqu'à hier.
A quand un contrôle anti-dopage indépendant des promesses intenables des hommes politiques ?