Alors que Jean-François Copé et François Fillon assurent tous deux avoir remporté la présidence de l'UMP et que les accusations de fraude se multiplient, les réactions se font entendre.
Le porte-parole du parti socialiste, David Assouline, a déclaré dimanche soir sur iTélé qu'il ne pouvait « pas se réjouir » de la situation : « La France a besoin bien sûr d'une majorité, d'un gouvernement qui agit, mais aussi d'une opposition qui fasse des propositions, qui soit constructive parce que nous sommes dans un moment où des orientations peuvent être débattues encore », a-t-il affirmé. « Cela ne peut pas être une bonne nouvelle de voir la droite à ce point en situation de se marginaliser sur le plan de sa crédibilité ». Et d’ajouter : « Jusqu'à présent, dans cette course à l'échalotte de la présidence de l'UMP, nous avions une droite caricaturale qui ne faisait que vociférer sur ce que faisait le gouvernement sans rien proposer et en montrant des connivences avec l'extrême droite, là où Jacques Chirac avait su mettre un cordon sanitaire entre la droite et l'extrême droite ».
« La ligne politique de l'UMP est beaucoup plus à droite que prévu », a déclaré Jean-Christophe Lagarde, patron des députés UDI. « Il y a deux alternatives pour l'alternance : une ligne incarnée par M. Borloo, avec une vision de la France qui n'a pas peur des autres, et un parti qui n'a pas de leader incontesté ». Pour lui, le « plus inquiétant, c'est que c’est la première fois depuis 1958 que le parti qui représente la droite - nos alliés avec qui nous souhaitons travailler - n’a pas de leader incontesté ».
« Je pense qu'on vit en direct le crash de l'UMP, on hésite entre Dallas et le théâtre de guignol », a commenté le vice-président du Front national, Florian Philippot, sur BFM-TV. « Mais il est évident que quel que soit le président (...) il n'aura aucune légitimité, puisqu'on a un parti qui est brisé en deux, 50-50, et donc un parti considérablement affaibli, qui en plus montre et étale ses divisions, les suspicions de fraude », a-t-il ajouté. « J'ai une pensée ce soir pour les adhérents, pour les militants, pour les sympathisants de ce parti. Je leur dis : vous voyez, on vous avait prévenus, Marine Le Pen vous avait dit de ne pas participer à cette mascarade ». Selon lui, cette soirée a démontré « qu'il n'y a plus rien à attendre d'un parti aussi fracturé, qui n'aura pas de leader, qui n'aura pas de chef et donc qui n'aura pas la capacité de peser face au gouvernement socialiste et d'incarner une autre voie ».
« L'incohérence de fond qui tiraille l'UMP depuis sa création vient de jaillir au grand jour. Le résultat extrêmement serré de ce soir vient du fait qu'il n'y a eu aucun débat d'idées dans cette campagne », a déclaré Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout La République, dans un communiqué. « Faute de se démarquer sur leurs programmes, les militants ont dû départager les candidats sur des postures et des petites phrases. Malgré une hypermédiatisation, aucun des deux candidats n'en a profité pour faire preuve d'audace et de courage sur le terrain des idées. Ils ont continué avec la même soupe décliniste de soumission à Bruxelles et à la chancelière Merkel. » Et d’ajouter : « Lorsqu'on a deux frères jumeaux, il est bien difficile de les départager. Résultat : l'élection de gribouille tourne à la farce ».