Les pays de l'OCDE renforcent leur détermination en faveur d’une plus grande égalité entre hommes et femmes dans la vie publique – notamment au sein des administrations publiques, des parlements et des instances judiciaires – à l'aide de mesures concrètes visant à améliorer l'accès des femmes aux postes de direction et de décision et à intégrer davantage la notion de parité dans les politiques publiques.
Dans la ligne des Objectifs de développement durable des Nations Unies, la Recommandation de l'OCDE sur l'égalité hommes-femmes dans la vie publique, présentée à l'occasion de la Journée de la femme, appelle les pays membres à assurer l'équité en matière de rémunération et à garantir des chances égales aux femmes et aux hommes à tous les niveaux de l'administration ainsi que dans les parlements, l'appareil judiciaire et d'autres institutions publiques, en adoptant si nécessaire une législation en faveur de l’égalité de rémunération.
La Recommandation aux pays membres propose des mesures destinées par exemple à instaurer des quotas ou des objectifs volontaires, à mettre en place une législation en faveur de la parité, à imposer une obligation d’information ou encore à lier le financement public des partis politiques au pourcentage de femmes et d’hommes parmi les candidats. Il est également préconisé de définir des objectifs de parité assortis de calendriers et de prévoir des sanctions en cas de non-respect des règles édictées.
D’autres actions recommandent également de repenser les horaires de travail traditionnels afin de donner plus de flexibilité aux mères qui travaillent et à encourager les hommes à prendre un congé parental. La notion d’égalité entre hommes et femmes devrait être intégrée dans les pratiques parlementaires, la législation et les budgets.
« Donner aux femmes les moyens d’occuper un rôle plus important dans les instances publiques qui créent les lois et dirigent les services publics, et les encourager à assumer ce rôle, est non seulement juste d’un point de vue moral, mais c’est aussi positif pour les performances de ces institutions, pour l’égalité et pour améliorer la confiance à l’égard des pouvoirs publics », a déclaré M. Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE, à l’occasion de la présentation de la Recommandation lors d’uneconférence de l'OCDE sur les femmes dirigeantes, avant d’ajouter : « L’instauration d’une représentation équilibrée des hommes et des femmes aux fonctions dirigeantes dans les institutions publiques exige une évolution des mentalités, mais nous pouvons prendre des mesures concrètes pour accélérer le processus. »
Moins de la moitié des pays de l’OCDE atteignent le seuil de 30 % de femmes parlementaires recommandé par les Nations Unies pour que les femmes aient une influence réelle sur l’action publique. En moyenne, les femmes représentaient 29 % des parlementaires dans les pays de l’OCDE en 2015, en légère hausse par rapport à 2005 (23 %). Le pourcentage de femmes ministres était également de 29 %, contre 21 % en 2005 (voir le nouveau portail de l'OCDE sur l'égalité hommes-femmes.)
À l’échelon mondial, les femmes représentent 6 % des chefs d’État élues, un pourcentage qui évolue peu (4 % en 2005). (Voir le graphique interactif complet sur les femmes parlementaires dans 45 pays)
Dans les pays non membres de l’OCDE, un parlementaire sur cinq en moyenne est une femme, les pourcentages s’échelonnant de zéro en Haïti et au Qatar à 63 % au Rwanda – pays qui enregistre le pourcentage de femmes parlementaires le plus élevé au monde.
L’Indice « Institutions sociales et égalité hommes-femmes » (ISE) de l’OCDE, qui évalue la participation des femmes à la vie politique dans 160 pays, montre que des quotas législatifs peuvent faire avancer les choses, mais les préjugés à l’encontre des femmes dirigeantes doivent également être combattus. Ainsi, même lorsque des quotas existent, les femmes occupent moins de 10 % des sièges parlementaires au Brésil, en République démocratique du Congo et en République du Congo, alors que le pourcentage de femmes parlementaires est élevé en Finlande et au Suède, où il n’existe pourtant pas de quotas (rapport ISE complet sur les discriminations à l'égard des femmes.)
Dans les entreprises aussi, les femmes peinent toujours à accéder aux plus hautes fonctions, même si l’on s’accorde de plus en plus à penser qu’il est bon pour les performances des entreprises de puiser dans le réservoir sous-exploité des femmes qualifiées. Il est proposé dans les Principes de gouvernement d'entreprise du G20 et de l'OCDE de fixer des objectifs volontaires, d’instaurer des obligations en matière de diffusion de l’information et des quotas au sein des conseils d’administrations ainsi que d’autres initiatives afin de renforcer la parité hommes-femmes au sein des conseils d’administration et des équipes de direction.