Partout dans le monde, les pays sont soumis à des pressions grandissantes pour améliorer leurs systèmes éducatifs. L’augmentation des dépenses s’accompagne de plus en plus de réformes visant à accompagner les enfants défavorisés, à investir dans les enseignants et à améliorer la formation professionnelle.
L'OCDE dénonce le manque de suivi des politiques éducatives
Dans un nouveau rapport, l’OCDE affirme que l’absence généralisée d’évaluations de l’impact des réformes pourrait affaiblir leur efficacité et nuire aux retombées de l’enseignement. D’après les Perspectives des politiques de l’éducation 2015 - Réussir les réformes, le suivi des nouvelles politiques est plutôt limité une fois qu’elles ont été adoptées. Sur les 450 différentes réformes mises en place entre 2008 et 2014, seuls 10 % environ ont été évalués pour leur impact par les pouvoirs publics entre leur lancement et la publication de ce rapport.
L’OCDE affirme que mesurer l’impact des politiques de façon plus rigoureuse et systématique sera plus rentable sur le long terme. Cela permettra aussi de veiller à ce que les réformes se fondent à l’avenir sur des politiques dont l’efficacité a été prouvée sur une période de temps indépendante des cycles ou des pressions politiques. "On évalue trop peu souvent la réussite ou l’échec d’une réforme éducative au niveau des élèves", a déclaré Andreas Schleicher, Directeur de la Direction de l’éducation et des compétences de l’OCDE, lors de la présentation du rapport au Forum mondial sur l’éducation à Londres.
Education : les résultats priment sur les dépenses
"Il est encourageant de voir qu’une attention accrue est portée aux résultats, et que l’on ne se contente pas d’augmenter les dépenses, mais il est essentiel que les réformes disposent du temps nécessaire pour porter leurs fruits, et que leur impact soit analysé". "L’éducation représente 12,9 % des dépenses publiques, un total dans la zone OCDE dépassant 2 500 milliards USD par an, soit un niveau équivalent au PIB du Royaume-Uni", a-t-il ajouté. "Il faut que cet investissement considérable soit utilisé le plus efficacement possible. Les réformes sur le papier doivent se traduire par une éducation de meilleure qualité dans nos écoles et nos salles de classe."
Le rapport met en évidence une certaine convergence des priorités de réforme dans la zone OCDE. En effet, parmi les réformes analysées, la plupart visaient à accompagner les enfants défavorisés et soutenir l’éducation et l’accueil des jeunes enfants ; à réformer les systèmes d’enseignement professionnel et créer des liens avec les employeurs ; à améliorer la formation et le développement professionnel des enseignants ; et à renforcer l’évaluation des établissements d’enseignement. Un autre rapport de l’OCDE souligne qu’il demeure indispensable d’améliorer la qualité de l’éducation.
Les risques pour les marchés de l'emploi et les entreprises
En effet, d’après le Regards sur l’éducation - rapport intermédiaire : Mise à jour des indicateurs relatifs à l’emploi et au niveau de formation, près d’une personne sur six de la tranche d’âge 25-34 ans ne possède pas les compétences considérées comme étant indispensables pour prendre sa place dans la société actuelle dans les pays de l’OCDE, et la situation a peu évolué depuis 2003.
On compte 13 pays de l’OCDE dans lesquels 15 % des jeunes, sinon plus, n’ont aucune qualification, notamment des pays comme la France, les Pays-Bas, la Norvège, le Danemark, la Nouvelle-Zélande ou l’Italie. "Le fait qu’un jeune adulte sur six arrive dans le monde du travail sans qualification est un risque majeur pour les marchés de l’emploi et les sociétés", a déclaré Andreas Schleicher. "Des avancées doivent être réalisées d’un bout à l’autre de l’échelle éducative, la priorité étant de réduire la part des jeunes les moins qualifiés".