« En France, on n'a pas de pétrole, mais on a des idées... ».
Un slogan suranné made in les années 70 et les chocs pétroliers que ravive, à sa manière, Xavier Niel. Le PDG d'Iliad vient d'annoncer l'ouverture d'une école privée totalement gratuite, baptisée « 42 » où devraient être formés les développeurs iconoclastes, les « centaines de génie » dont la France a besoin...
Rompre avec le système éducatif classique
C'est à une véritable révolution du système éducatif que rêve celui qui a déjà largement révolutionné les télécoms en France – avec Free notamment.
Sa cible, en particulier, les 200 000 jeunes qui sortent, chaque année du système scolaire sans qualification et parmi lesquels il est convaincu de dénicher les talents indispensables au développement de l'e-économie – secteur dans lequel la France, 5ème économie mondiale, ne pointe qu'à la 20ème position.
Son concept rappelle un peu les Écoles de la Deuxième Chance, lancées notamment dans les années 90 par Édith Cresson, alors commissaire européenne. Sauf que les critères de sélection y seront redoutables...
Une sélection façon télé-réalité...
Chaque année, Xavier Niel et ses associés de l'école d'informatique EPITECH proposeront 1000 places. La sélection se fera en deux étapes: d'abord des tests sur Internet pour identifier 4000 « admissibles » qui participeront, cet été, à quinze jours de sélection permettant d'identifier les plus talentueux, les plus motivés.
Nom trouvé pour cette sélection, « La piscine », et on espère que tout cela sera filmé...
Les 1000 admis entameront alors une formation « à la carte », 24/7 pendant trois ou cinq ans en fonction des compétences et du projet professionnel. Une formation largement via Internet et à la pédagogie largement expérimentale. Un apprentissage collectif, une école « peer-to-peer ».
Résoudre la crise de l'offre
L'idée est née d'un constat, la difficulté des entrepreneurs de la net économie à recruter les collaborateurs dont ils ont besoin, et l'incapacité de la France à se montrer plus innovante sur le secteur. L'objectif : « créer des centaines de génies ».
Plutôt que « 42 » - une référence à Douglas Adams, l'auteur du « Guide du voyageur galactique » -, le bon docteur Xavier Niel aurait pu baptiser son école « 33 ».