Pas d’annonces fracassantes de la part d’Edouard Philippe durant son interview au journal télévisé de France 2 ce dimanche 18 novembre. Le Premier ministre était attendu sur la crise des « gilets jaunes », et il confirme ce que l’on savait déjà : pas de changement de cap pour la fiscalité écologique.
Le locataire de Matignon veut « libérer » les Français de la dépendance à la voiture. Et cela passe par la fiscalité écologique et notamment l’augmentation de la taxe carbone, programmée le 1er janvier. « Ce n’est pas quand ça souffle qu’il faut changer de cap, le cap que nous avons fixé nous allons le tenir », a-t-il expliqué. Les engagements pris par Emmanuel Macron seront tenus : le choix du travail avec la baisse des prélèvements obligatoires, mais aussi une plus forte taxation de la pollution afin de pousser les Français à choisir des alternatives au tout-voiture.
Souffrance et absence de perspectives
Edouard Philippe l’assure : il a entendu la colère de ces quelques 280 000 Français qui ont envahi les routes ce samedi et un peu dimanche. Il a aussi « entendu de la souffrance, l’absence de perspectives, l’idée que les pouvoirs publics depuis longtemps ne répondaient pas aux inquiétudes et au sentiment de déclassement, d’abandon ressenti par une partie de la population ». La transition écologique peut être, selon lui, une solution, mais elle ne pourra être réussie que si les pouvoirs publics accompagnent « effectivement, pratiquement, les Français ».
Récupération politique
Le Premier ministre a écarté l’idée, proposée par la CFDT, d’une réunion avec les syndicats et les corps intermédiaires pour la mise en place d’un « pacte social de la conversion écologique ». Selon lui, ce n’est pas ce que les « gilets jaunes » réclament. Edouard Philippe est aussi revenu sur le bilan humain très lourd de cette journée de manifestation : plus de 400 blessés et surtout, une manifestante décédée. Il assure que « la sécurité a été une constante de notre attitude » et déplore la récupération politique de ce « décès dramatique ».