Nous sommes très nombreux à nous sentir une fibre écologique, à nous interroger sur le réchauffement climatique, a être alertes par la pollution et les masses de déchets qui vont submerger les océans, a culpabiliser pour les centaines de milliers de tonnes de déchets radioactifs que produisent les apprentis sorciers du nucléaire. En fait, nous sommes tous plutôt favorables à une ≪ écotaxe ≫ qui inciterait à réduire la pollution. Dans le fond.
L’ ≪ écotaxe ≫, conçue et mise en place par le précèdent gouvernement, soutenu, pour assurer la continuité de l’état, par le nouveau, fait pourtant l’unanimité contre elle. Sa ≪ suspension ≫, passe pour de la provocation pure. Le gouvernement, la haute administration qui a conçu et mise en place ce projet, ne comprennent pas pourquoi. Cela leur semble incohérent.
En quoi cette écotaxe est‐elle choquante ? Inacceptable ? Intolérable ?
Des frais d’encaissement, de recouvrement, de 2 ou 3 %, semblent normaux. Lorsqu’ils atteignent 5 %, chacun suspecte soit l’incompétence, la mauvaise gestion, soit la corruption, voire les deux. Que des politiques, des hauts fonctionnaires, puissent ne pas se rendre compte, que des frais de recouvrement de 20 % sont définitivement intolérables par un contribuable, prouve seulement qu’ils ont perdu tout contact avec la réalité. Qu’ils vivent sur une autre planète que leurs concitoyens. Il est évident que la chose ne les laisse indifférents, comme pour la plupart de leurs décisions, que parce qu’ils savent qu’ils n’y seront jamais soumis. Que tous ceux qui savent que d’une façon ou une autre, à un moment ou un autre, ils pourront être soumis à un système aussi inique, ne peuvent que crier leur indignation. Pour la forme.
Ne faut‐il pas avoir perdu le sens des réalités pour rétablir les ≪ fermiers généraux ≫ ? Donner la ferme a un étranger ? Prévoir un investissement d’UN MILLIARD d’EUROS pour des équipements parfaitement inutiles, sauf pour contrôler une taxe dont l’efficacité est loin d’être prouvée contre les abus des transporteurs étrangers et risque de mettre à mal bon nombre de petites entreprises françaises ?
Et de toute façon, les indemnités de résiliation des contrats, même les menus frais et commissions divers, seront payes par le contribuable dans tous les cas, comme pour le Crédit Lyonnais. La démocratie parlementaire n’est‐elle pas le meilleur des mondes possibles ?