L'écotaxe est morte. Mais ce ne sont pas les bonnets rouges qui ont eu sa peau : Ségolène Royal, la ministre de l'Écologie, a annoncé que la taxe allait changer de nom.
Plus question d'accoler les mots « écologie », « taxe » et « impôts », a déclaré la ministre devant la mission parlementaire dont la mission, délicate, est de trouver une solution dans ce dossier miné. « Il faut positiver », a martelé Ségolène Royal, et mettre fin à « l'écologie punitive ».
En finir avec l'écologie punitive
Au-delà des mots, cette audition a été l'occasion pour la ministre de dérouler son calendrier. D'une, le gouvernement attendra les résultats de l'enquête des députés (qui tomberont le 14 juin). De deux, il faut aussi attendre les conclusions des travaux des sénateurs, qui enquêtent sur le contrat avec Ecomouv', l'entreprise privée en charge de la gestion des portiques — ceux-là même qui sont devenus le symbole de la taxe honnie.
De toute évidence, le gouvernement entend donc prendre une décision après les élections Européennes. Pas question de faire de l'écotaxe un enjeu électoral pour ce vote qui s'annonce particulièrement délicat pour l'exécutif.
La taxe à plat
Pour le reste, Ségolène Royal a réitéré son souhait de remettre la taxe à plat. Pas question pour elle de confirmer la fin de l'écotaxe, ce qui occasionnerait une amende de 800 millions d'euros à verser à Ecomouv'. En ces temps difficiles pour les caisses de l'État où il faut économiser partout, une telle ardoise aurait du mal à passer auprès de l'opinion.
La mission des députés devrait donc proposer des aménagements dans ce qu'il ne faudra plus appeler écotaxe. Il se murmure ainsi que les routes taxables seraient finalement moins nombreuses; Ségolène Royal a évoqué un « péage de transit » pour les camions étrangers franchissant les frontières. Les sociétés d'autoroute seraient elles aussi mises à contribution.