Les candidats libres ont passé le 7 juin l'épreuve de SES qui comportait deux sujets dont une épreuve de raisonnement sur la flexibilisation du marché du travail et le chômage structurel basée sur un dossier documentaire. L’association des économistes atterrés dénonce une instrumentalisation des SES aux thèses économiques du gouvernement.
Un sujet politiquement et économiquement contestable
Lundi 7 juin, les bacheliers qui passaient l’épreuve de SES en candidats libres planchaient sur le sujet suivant : « À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez que des politiques de flexibilisation du marché du travail permettent de lutter contre le chômage structurel ». Le dossier documentaire qui accompagnait les copies était composé d’un graphique montrant un lien entre la rigidité de la législation du travail et le taux de chômage, d’un sondage commandé par le Medef, et d’un texte issu d’un périodique grand public du FMI.
L’association des économistes atterrés s’étonne du choix de sujet qui selon eux est « politiquement et scientifiquement contestable ». Dans un communiqué publié ce lundi 14 juin 2021, ils affirment que les documents ont un biais méthodologique car ils « résument la flexibilisation du marché du travail à un problème de salaire minimum ou de coût du travail ».
Une instrumentalisation des SES
Tel qu’il a été conçu, le sujet de SES suggérerait que la notion de chômage structurel ferait consensus et cela « nie les débats économiques en matière de lutte contre le chômage », affirme l’association. Il n’invite pas les étudiants à poser de questions sur la notion de chômage structurel ni même à réfléchir à une approche problématisée, ce qui ne colle pas avec les consignes données par l’Éducation nationale. Le communiqué rappelle alors le but des sciences économiques et sociales qui est « d'articuler modélisation et investigations empiriques pour rendre compte de façon rigoureuse de la réalité sociale et mettre en question les prénotions ».
« Les économistes atterrés dénoncent un choix de sujet qui relève d''une instrumentalisation des SES et du baccalauréat et présente une thèse hautement discutable » selon le communiqué. Ils considèrent que cette thèse, « légitimise la vision actuelle du gouvernement en matière de politique économique comme une vérité scientifique non contestable ».