Nos dépenses de santé représentent plus de 11% du PIB, plus du double d'il y a trente ans. Pas étonnant dans ces conditions que la Sécurité Sociale doive se serrer la ceinture, comme l'a confirmé hier Bernard Cazeneuve, le ministre délégué au Budget... La Sécu, pour combler son fameux « trou » (une drôle d'expression réservée à la Sécu, même si en réalité, la plupart des organismes français ont désormais eux aussi un « trou » dans leurs comptes, plus ou moins béant, puisqu'ils sont déficitaires), va devoir économiser 6 milliards d'euros.
La Sécu va devoir rembourser moins de frais de santé
Un tour de vis à relativiser puisqu'il ne s'agit pas tant de réduire les dépenses que de contenir leur hausse annuelle, liée notamment au vieillissement de la population et à la recrudescence des maladies chroniques comme le diabète ou le cancer.
Mais tout de même, ce coup de rabot va nécessiter quelques ajustements : les dépenses de santé remboursées ne devront augmenter que de 2,4 % en 2014 (contre +2,6% prévu, et +3,8% si l'on rembourse comme d'habitude les dépenses de santé des Français).
Concrètement, cela signifie que les prix de certains médicaments vont baisser, que les médecins vont devoir en prescrire moins (et/ou plus de génériques) et baisser le tarif de leurs consultations, que les coûts à l'hôpital vont devoir être réduits, notamment en ce qui concerne les achats et la logistique, mais aussi que la durée de certains arrêts de travail devra diminuer, notamment ceux prescrits après certaines opérations chirurgicales.
Le trou a atteint 13,1 milliards d'euros en 2012, contre 2,5 milliards en 2002, en partie en raison de la crise qui a vu les recettes s'effondrer. Sur cette somme, 5,5 milliards, soit plus de 40% tout de même, est dû au déficit de la branche maladie, (le reste étant les déficits des branches retraite, famille et accident du travail).
Rigueur budgétaire : des retraites revalorisées plus tard et moins
Quant aux retraites, la revalorisation des pensions est décalée de six mois : elle n'aura lieu que le 1er octobre 2014. Et les régimes complémentaires Agirc-Arrco seront revalorisées, non pas autant que l'inflation, mais un point de moins seulement que l'inflation. D'où une perte de pouvoir d'achat pour les bénéficiaires.
D'après Bercy, le déficit budgétaire sera de 4,1% du PIB cette année et de 3,6% en 2014 (contre 2,9% prévu en avril dernier).