Le placement de la note de la France par Moody's sous surveillance avec orientation négative qui est intervenu hier soir n'est pas une surprise. Même si la sanction est limitée, elle n'est qu'une conséquence logique du non-respect des engagements du gouvernement français en matière de réduction des déficits publics, des dépenses publiques, mais aussi de retour de la croissance et de baisse du chômage.
Conscient de ces dérapages, c'est d'ailleurs en partie pour éviter une trop forte dégradation de la note de la France et essayer d'en éviter les impacts négatifs, que François Hollande a décidé d'engager son « pacte de responsabilité ». Ce dernier est effectivement censé redonner de la crédibilité, de la croissance et de l'emploi à notre « douce France ».
Seulement voilà, si à l'instar de la Commission Européenne, d'Angela Merkel et de nombreux investisseurs financiers, Moody's continue d'accorder le bénéfice du doute à François Hollande, il s'agit là de sa dernière chance.
Autrement dit, si les engagements du Président ne sont pas respectés une nouvelle fois, une plus forte dégradation devrait avoir lieu d'ici six mois, avec, à la clé, une forte remontée des taux d'intérêt obligataires. La croissance rechutera alors fortement et les efforts marketing des dirigeants français n'y changeront rien.
Malheureusement, les récentes déclarations de ces derniers laissent comprendre qu'une fois encore, les mesures annoncées ne seront pas suivies d'effets concrets et que la reprise forte ne sera toujours pas au rendez-vous.
En fait, le Président Hollande ne fait que gagner du temps en espérant que la croissance reviendra et que le chômage baissera miraculeusement. Or, sans réformes structurelles, pas de croissance et sans croissance, pas de baisse significative du chômage.
Pour l'instant, tout le monde, depuis le Président Hollande jusqu'à Moody's, en passant par Angela Merkel, font semblant d'ignorer cette réalité, tout en sachant qu'elle est inévitable. La question reste donc simplement de savoir quand tombera le couperet fatal.