Les nouvelles ne sont pas bonnes du côté de la Russie, qui continue d'essuyer de forts vents contraires venus non seulement des États-Unis et de l'Europe (les sanctions liées aux événements ukrainiens) et les pays producteurs de pétrole.
Prévisions pessimistes
Anton Silouanov, le ministre russe des Finances a annoncé ce vendredi 26 décembre que l'économie du pays allait se contracter de 4%, tandis que le déficit budgétaire atteindra les 3% l'année prochaine. Des prévisions pessimistes qui se basent sur un prix du baril à 60$ (il était de 60,37$ à Londres ce vendredi) et un taux de change de 51 roubles pour un dollar (actuellement de 54 roubles). Rien ne dit évidemment que ces estimations seront tenues, car il peut se passer bien des choses en douze mois.
Silouanov a fait savoir que les solutions pour passer au travers de cette année difficile étaient simples, mais douloureuses : économies à tous les étages, y compris là où ça fait mal. Alors que Vladimir Poutine avait promis que les dépenses militaires allaient augmenter, son ministre estime au contraire que le tiers du budget russe consacré à la défense serait mieux utilisé dans d'autres secteurs : « Je pense qu'il est indispensable de répartir ces dépenses au profit des infrastructures, de l'éducation, etc. Il est difficile de soutenir de telles dépenses militaires ».
Potion amère pour maintenir l'économie à flot
Pour le ministre, il est urgent de réduire les effectifs dans les services de sécurité. De nouvelles dispositions devront être prises en plus de la réduction de 10% des dépenses inscrites dans le budget de l'année prochaine. Car il faudra bien soutenir une économie qui continue de sombrer : avec des prix qui ne cessent d'augmenter (Apple a par exemple augmenté le tarif de l'iPhone de 35%), la consommation va elle aussi rentrer dans une période de glaciation.
« Nous avons des propositions quant aux nouvelles mesures qui doivent être prises », a expliqué Anton Silouanov. Les Russes n'ont donc pas fini de boire de la potion amère.
