Le chômage est un problème moins grave que celui de la démocratie !

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Par Charles Sannat Publié le 29 janvier 2014 à 13h30

Hollande : « Nous n’avons pas réussi dans l’année 2013 à faire diminuer le chômage »

Voilà, ça y est, François, mon copain mamamouchi en chef de l’Élysée et de la rue du Cirque, a admis d’Istanbul, où il est en tournée pour son dernier spectacle, que le chômage n’avait pas reculé.
Si François avait lu tous mes billets tout au long de l’année 2013, il aurait su depuis bien longtemps que ce n’était pas possible. Si d’ailleurs parmi vous certains veulent offrir à François un abonnement gratuit, vous pouvez toujours vous cotiser…

D’après la dépêche AFP, François a dit : « Nous n’avons pas réussi dans l’année 2013 à faire diminuer le chômage. Le chômage a augmenté de 2008 à 2012 d’un million et il a continué à augmenter encore en 2013, plus de 170 000. C’est beaucoup. »

Bon, jusque-là, je dois vous avouer que je suis plutôt rassuré de voir que celui qui est au commande commence enfin à savoir lire des statistiques et visualiser le sens d’une courbe, c’est important quand on pilote de savoir suivre ses indicateurs !
Évidemment, c’est après que tout se gâte et que la novlangue socialiste inversement proportionnellement en forme que notre économie intervient pour venir expliquer l’inexplicable et nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

« La fin de l’année traduit une stabilisation, mais nous n’avons pas réussi dans l’année 2013 à faire diminuer le chômage. À en diminuer le rythme d’augmentation, oui. À le stabiliser, oui, en cette fin d’année. Mais pas à le diminuer. »

Le mythe de la stabilisation

Sauf qu’une augmentation reste une augmentation et n’a rien à voir avec une stabilisation.

Comprenez-moi bien, je ne blâme pas forcément notre mamamouchi qui, au demeurant, est un homme fort sympathique et d’ailleurs la belle Julie ne s’y est pas trompée, pour cet échec sur le chômage. Il ne pouvait, hélas, pas en être autrement.

Je pourrais le fâcher pour avoir insisté trop lourdement tout au long de l’année 2013 sur cette « inversion de la courbe du chômage » mais je ne le ferai pas car je crois sincèrement que notre Président s’est fait bananer par des communicants crétins et des conseillers minables qu’il ferait mieux de changer et rapidement, tant on se rend compte au bout de ces presque deux années d’exercice de la fonction que notre François, fut-il normal 1er, zizi 1er ou le roi Quéquette, est véritablement mal entouré. Je pense donc que le Président pensait sincèrement y parvenir, mais que cela reposait sur des hypothèses d’énarques qui sont, malheureusement, dans le monde actuelle, aussi utiles qu’une ligne Maginot en 39.

Non, je suis très en colère contre notre mamamouchi premier parce qu’il change le sens des mots. Or il ne peut y avoir de République, de Nation, de projet national, d’adhésion populaire, d’effort collectif, si on change les mots.

Changer les mots ne change pas les maux

Or cette dérive sémantique, ce poids des mots, ce politiquement correct lénifiant, cette ambiance délétère sur la liberté d’expression, ces attaques systématiques et délibérées de ce pouvoir socialiste sur le sens des mots, est infiniment plus dangereux et inquiétant pour notre démocratie et l’avenir de notre pays qu’une inversion évidemment illusoire d’une courbe du chômage inéluctablement orientée à la hausse en raison de facteurs économiques sur lequel notre Président ne peut avoir aucun impact ou presque s’il ne change pas les règles du jeu ou, plus encore, le terrain de jeu.

Je vais vous donner les deux derniers exemples en date de cette dérive orwellienne d’un gouvernement socialiste idéologue au plus haut point et totalement dépassé dans la gestion des affaires économiques, ce qui le pousse vers encore plus extrémisme verbal. En réalité, ce n’est pas seulement inquiétant, c’est véritablement alarmant, tant la dérive sécuritaire est évidente pour celui qui veut voir. Dans cette dérive sécuritaire-là, il ne s’agit pas d’embastiller le moindre délinquant voleur de radiocassettes (je sais que maintenant il y a les MP3), non il s’agit d’emprisonner le délit de pensée, de limiter la liberté d’expression, d’empêcher les mots pouvant exprimer les maux, nier le droit de désigner les choses, quand bien même elles ne seraient pas plaisantes à entendre. Il s’agit de façonner la pensée autorisée et d’interdire tout le reste.

Cette dérive sécuritaire sur la pensée est directement imputable à l’échec économique et politique de cette administration dont le bilan sera certainement le plus catastrophique de notre histoire des 50 dernières années.

La gestion en bon père de famille est annihilée

C’est un article du Monde qui revient sur le dernier projet de loi de la Belle Kacem, qui a décidé au nom de la parité et de l’égalité de supprimer de notre droit l’horrible notion de bon père de famille, qu’un esprit socialiste moderne et prôôôôgressite ne peut pas tolérer plus longtemps. Le bon père de famille, auquel on ne rajoutera pas la notion de bonne mère de famille (justement pour la parité, après tout pourquoi pas), est donc supprimé au profit du mot « raisonnable ».

Cela pourrait sembler la même chose mais dans l’idée de « gestion en bon père de famille », il n’y a pas que l’aspect raisonnable des choses ou du comportement. Il y a le fait que lorsque l’on est un père ou une mère de famille, il y a une dimension affective, d’amour, notamment à l’égard de ses enfants qui fait que le comportement est au-delà du raisonnable, il vise également à une prise de risque proche de zéro afin de protéger les êtres les plus chers… c’est loin d’être juste raisonnable.

Mais de tout cela Belkassine n’en a cure. Il faut casser les liens, il faut casser la famille, il faut casser un héritage millénaire qui a bâti notre ordre social et également le vivre-ensemble.

On impose aux écoles de journalisme un programme d’endoctrinement !

C’est toujours cette fameuse loi portée par Belkassine concernant l’égalité hommes-femmes.

Nous avons donc droit à tout ce qu’il y a de plus cucul-gnangnan et surtout de plus insupportablement « politiquement » correct dans cette loi dont notamment des cours d’endoctrinement demandés aux écoles de journalismes afin de bien préparer les futurs commissaires politiques du système à porter la bonne parole de l’égalité homme-femme.

L’égalité homme-femme est une très belle idée, contre laquelle il est difficile de manifester une opposition audible, mais il ne faut pas confondre le fait de défendre une idée ou une évolution sociétale pouvant être parfaitement souhaitable avec le fait d’imposer de la manière arbitraire la plus abjecte les nouveaux comportements que notre Belkassine a décrété de son propre chef comme devant être notre nouvelle norme.

Les écoles de journalisme dénoncent donc dans un communiqué commun du 27 janvier l’article 16 bis contenu dans cette loi sur l’égalité entre les hommes et les femmes et qui impose en effet à ces écoles d’inclure dans leur formation un enseignement sur l’égalité entre les sexes.

Les écoles font remarquer que c’est la première fois que « l’Assemblée nationale prétend dicter le contenu des enseignements de (nos) formations et c’est inédit dans une démocratie », déplore le communiqué.

Non seulement ce gouvernement emprisonne les mots et la pensée, réduit la liberté d’expression, mais se lance désormais sans vergogne dans une politique d’endoctrinement massive parfaitement assumée sans que cela ne fasse frémir nos bien-pensants, puisque vous comprenez, la parité c’est forcément bien. Forcément, sauf qu’il n’existe pas UNE parité clairement et idéalement définie, mais des parités qui sont en réalité un processus constant d’évolution sociétale qui devrait être bâti sur le libre consentement du peuple aussi bien féminin que masculin, et que oui, la parité, contrairement à la bouillie infâme que nous sert la Belkassine, cela peut aussi se discuter sans pour autant tomber dans le machisme primaire.

Le chômage et le poids des mots toujours

Le Président donc, pendant sa tournée turque, s’est évertué à nous expliquer que « nous y avions mis les moyens nécessaires et nous continuerons à les mettre en termes d’emplois aidés, de contrats pour les jeunes, de contrats de génération, d’emplois d’avenir, de formation mais nous ne pourrons faire baisser le chômage dans les prochains mois que s’il y a de la croissance ». C’est bien François, tu commences à comprendre, au moins tu nous raconteras moins de fadaises, ce qui est déjà une avancée considérable vu la compétence déplorable de ce gouvernement de bras cassés.

Mais là où c’est drôle c’est quand Normal 1er nous explique que « nous devons être compétitifs, faire le choix de l’innovation, de la technologie, de la recherche »…

Tout cela est totalement creux, et cela fait environ 40 ans que nos politiques nous disent qu’il faut faire le choix de la compétitivité de l’innovation et de la technologie, comme si les autres pays ne faisaient pas non plus ces mêmes choix, réduisant du coup nos efforts à pas grand-chose… Est-ce si difficile à comprendre même pour un esprit empoté d’énarque ? Si j’avance d’un pas et que mon voisin avance de deux, eh bien il est toujours un pas devant, et moi un derrière… C’est à peu près ce qu’il se passe, en particulier entre les pays européens qui sont lancés dans une course à la compétitivité depuis 20 ans !

Et François, notre bon Président qui nous achève avec un « le chômage, nous le ferons baisser à la seule condition que nous nous mobilisions tous et c’est pourquoi j’ai proposé aux entreprises le pacte de responsabilité et aux partenaires sociaux, de négocier des contreparties »….

Haaaaaaaaaa François, cela fait au moins 40 ans que j’entends les gens de ta caste (celle des mamamouchis payés à nous débiter des âneries avec l’argent des autres) nous dire qu’il faut nous « mobiliser » dans la « lutte » contre ce « fléaux » qu’est le chômage, en particulier « le chômage des jeunes », et que pour réussir ce « pari » de « l’inversion » il est nécessaire d’appuyer sur les « leviers » de la « compétitivité », de « l’innovation », de la « recherche », créer des « pôles de compétitivité », favoriser « la recherche », défendre la « l’excellence du savoir-faire français », développer les « nouvelles technologies », « réduire la fracture numérique », « mettre l’éducation au cœur de nos préoccupations », « réduire les inégalités », défendre la « parité y compris dans les entreprises », et blablablablablablabla…

Sauf que rien de tout cela ne peut changer sans une autre politique. En conservant le même cadre basé sur la mondialisation, l’immigration, le libre-échange, l’Europe, et l’utilisation massive des technologies pour remplacer les salariés, alors on ne réglera aucun de nos problèmes d’activité et de chômage en mettant encore plus de libre-échange, d’immigration, de technologies et d’Europe….

Alors comme je pense que François sait très bien qu’il ne réussira à peu près rien et qu’il risque même dans des probabilités non négligeables d’être le président de la faillite de la France, il ne reste plus qu’à ce gouvernement à se radicaliser dans son comportement. Sous prétexte qu’il s’agit d’un forcément gentil gouvernement socialiste car en France la drôate est forcément méchante et fasciste, et la gôche gentille et prôôôôgressiste, cette clique attaque donc frontalement les mots, le sens des mots, la liberté de parole, d’expression et de pensée, comme cela ne fut le cas dans notre pays que pendant « ses heures les plus sombres », afin fondamentalement de masquer le plus retentissant des échecs politico-économiques jamais vus dans l’histoire moderne de notre pays et de museler toute opposition intellectuelle.

Cela me fait dire que le chômage est en réalité un problème beaucoup moins grave que celui de la réduction de nos libertés, car ne vous trompez pas, au bout du chemin, ce pouvoir nous emmène directement vers une dictature des multinationales et de la finance internationale et vers la misère. Nous aurons la misère, et nous n’aurons plus la liberté.

Restez à l’écoute.

À demain… si vous le voulez bien !!

AuCOFFRE.com

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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