l’Allemagne avait pris de l’avance en passant le départ en retraite de 65 ans à 67 ans, en 2007, à échéance 2029 ; en redescendant à 63 ans, tout dernièrement, elle va fortement compromettre sa compétitivité.
POURQUOI ?
L’Allemagne avec un taux de natalité de 1,3 un des plus faibles d’Europe, avait jusqu’à maintenant, compensé son manque de jeunesse par trois options :
- Augmenter sa durée d’activité à 67 ans (pour info, l’Allemagne avait gardé sa retraite à 65 ans)
- Embaucher des immigrants notamment Turcs et Marocains
- Elle a bénéficié aussi depuis la réunification, d’une main d’œuvre de l’Est à bon marché.
Si l’on compare l’Allemagne à la France, cette dernière a une structure tout à fait inverse. Une natalité, la meilleure d’Europe de 1,99, (en léger déclin toutefois depuis 3 ans) même si elle n’atteint pas toutefois le taux de recouvrement. Un début d’activité à 23 ans et demi, plus tard d’un an que sa voisine et surtout à l’autre extrémité, près de quatre ans en avance. Avec ses presque cinq années de plus d’activité, l’Allemagne « engrange » tout près de 350 Milliards de plus par année dans son économie. Ce qui lui a permis de diminuer ses charges entreprises à moins 10 % par rapport à ceux de la France, lui facilitant ainsi ses exportations.
Depuis une bonne décennie, leurs parcours temps de travail ont été presque diamétralement opposés. La France a opté en 2000 par la répartition du temps de travail et les 35 heures. L’Allemagne avait opté aussi pour certaines réductions importantes du temps de travail dans la métallurgie poussé par le syndicat majoritaire IG Metall. Mais à l’arrivée d’Angela Merkel, celle-ci a su réunir tous les partenaires sociaux et politiques. Au bout de six mois de concertation intensive, les syndicats ont accepté de remonter le temps de travail sans augmentation de salaire.
Aujourd’hui, l’Allemagne avec ce retour en arrière, cette retraite à 63 ans, même si heureusement, la durée de cotisation sera de 45 ans, va avoir beaucoup de difficultés dans l’avenir, à conserver sa compétitivité, son équilibre des comptes. Sa seule possibilité consistera à augmenter son immigration, ce qu’elle vient déjà de faire, mais aussi, favoriser la natalité par une politique un peu plus de près de celle de la France ; aide aux couples, crèches, allocations, etc…
Suite à aux dernières élections, Angela Merkel avec son alliance avec le SPD pour pouvoir gouverner, va certainement regretter dans les années à venir, ces concessions faites à reculons.