Réforme du secteur minier indonésien : quel effets pour quelles conséquences ?

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Par Alexandre Carrier Publié le 17 janvier 2014 à 3h00

L’Indonésie a annoncé, le 11 janvier 2014, l’interdiction ferme des exportations de nickel et de bauxite d’aluminium.

Le pays a pris de la décision de ne pas interdire les exportations de concentré de cuivre et d’or jusqu’en 2017, mais de nouvelles taxes seront désormais imposées sur ces exportations. Des sociétés telles que Newmont, qui exploitent des gisements importants de cuivre et d’or en Indonésie, devront construire des raffineries d’ici 2017. L’idée d’interdire les exportations de minerais non transformés sur place date de 2009.

L’Indonésie est le premier pays exportateur de nickel, représentant 20 % des exportations mondiales, alors que sa production de métal raffiné ne s’élève qu’à 1 % de la production globale. A noter également que la Chine importe 50 % de ses importations de Nickel en provenance d’Indonésie, le pays abritant la plus grande mine de cuivre au monde. Les exportations d’Aluminium d’Indonésie représentent environ 10 % de l’offre globale.

L’idée derrière cette interdiction est de pousser les sociétés productrices de minerais à investir dans des nouvelles capacités de traitement afin des raffiner le minerai sur place plutôt que de l’envoyer en Chine. En effet, l’Indonésie exporte aujourd’hui des nombreux minerais (produits à faible valeur ajoutée) vers la Chine et importe, ensuite, grand nombre de produits raffinés (produits à forte valeur ajoutée).

Si l’interdiction impactera le marché du cuivre et de la bauxite d’aluminium, elle impactera de manière plus importante le marché du nickel.

Ces dernières années, la demande de nickel a souffert de la crise économique mais les prix ont surtout baissé en raison d’une forte augmentation de l’offre causée par la mise en production de nombreux projets depuis 2012. Les prix du nickel avaient récemment atteint le taux le plus bas depuis 5 ans.

L’annonce d’interdire les exportations de nickel d’Indonésie va avoir un impact significatif sur la production. En effet, la production de nickel provient principalement de petits producteurs qui n’ont pas les moyens financiers d’investir dans des raffineries.

Ceci étant dit, la Chine avait quelque peu anticipé cette réglementation et avait accumulé d’importants stocks de minerai de nickel. Il est difficile de savoir à combien s’évalue les stocks, mais ils représentent probablement environ 6 mois à 1 an de consommation chinoise.

Les prix ont récemment réagit à l’annonce d’interdiction. Les prix sont passés de $13 400/tonne (9 janvier 2014) à $14 340/tonne (14 janvier). Après plusieurs années de baisse des prix du nickel, le marché devrait se tendre à nouveau.

A court/moyen terme, il semblerait que les prix du nickel soient supportés à la hausse, la question étant de savoir combien la Chine à stocker de minerai de nickel en anticipation de cette réglementation.

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Gérant de Fructifonds International Or (fonds de Natixis AM)

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