Fin 2013, les indicateurs sont passés au rouge pour l’immobilier d’entreprise en Ile-de-France : les surcapacités sont désormais avérées, avec dans certaines zones des taux de vacances supérieurs aux moyennes historiques. Autre signe qui ne manque pas d’inquiéter, les loyers s’affichent à la baisse, tout comme les prix de vente. Certains acteurs et analystes du marché commencent même à évoquer le « spectre » de la crise immobilière de la première moitié des années 90. D’aucuns assurent aussi que les autres régions de France pourraient bientôt être gagnées par cette crise de la demande.
En réalité, la situation est peut-être grave mais loin d’être désespérée. En effet, tous les propriétaires et investisseurs ne seront pas forcément logés à la même enseigne, en fonction de leurs choix, notamment dans la localisation de leurs actifs et dans le mode de gestion de ces derniers.
Le premier conseil qu’un professionnel de l’immobilier d’entreprise se doit de leur délivrer, c’est d’abord de prendre en compte les dynamiques régionales et les réseaux de transports pour déterminer les bassins d’emplois qui seront les moins impactés, voire qui connaîtront une évolution positive à moyen et long terme.
Ensuite, la deuxième « clé » essentielle selon nous pour limiter les effets de la crise, c’est de privilégier un mode de gestion dynamique qui aura pour objectif constant d’ajouter de la valeur au bien. Cela consiste à diagnostiquer suffisamment tôt les besoins en investissements et à réaliser les travaux nécessaires en temps voulu pour conserver la pleine attractivité du bien dans la durée. Ainsi, ceux qui, d’ici 2020, n’auront pas anticipé les mises à niveau de performance énergétique imposées par les nouvelles réglementations dans le parc ancien risquent fort de voir les locataires s’orienter vers des locaux neufs, conçus aux nouvelles normes. Faute d’investissements majeurs, ces immeubles vieillissants trouveront difficilement leur point de liquidité sur le marché, et leur valeur dans certains cas pourra même devenir négative…
Cette nouvelle approche de pilotage par la valeur implique de dépasser les horizons traditionnels de la gestion au quotidien, à courte vue, et fondée sur des indicateurs souvent dépassés ou pour le moins insuffisants, tels que le prix du loyer au m2… Ainsi, en la matière, nous préférons raisonner de manière plus fine en termes de coûts par poste de travail, et de rationalisation de ces coûts, en y intégrant les investissements.
En résumé, nous pensons que dans le contexte actuel, les métiers du Property management et du Facility management ont vocation non seulement à fournir des services et des prestations, mais aussi à être générateurs de valeur. Car c’est bien ainsi que chacun pourra se prémunir : si les maux sont réels et doivent persister, il est rassurant de savoir que cette crise n’est pas incurable et qu’il est possible de compter sur d’efficaces remèdes, pour la meilleure santé de son patrimoine immobilier.