Pourquoi Compétitivité et Productivité sont à la traîne en France ?

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Par Daniel Moinier Modifié le 29 novembre 2022 à 10h11

En premier, donnons à nos lecteurs une définition simple de ce qu’est la Compétitivité, la Productivité et leurs différences même s’il y a quelques similitudes de base.

La compétitivité est l’aptitude pour une entreprise, un secteur ou l’ensemble des entreprises d’une économie à faire face à la concurrence effective ou potentielle.

Au niveau microéconomique, la compétitivité d’une entreprise désigne sa capacité à occuper une position forte sur un marché.

L’évolution des parts de marché de cette entreprise est dès lors fondamentale pour apprécier la compétitivité.

Au niveau macroéconomique, la compétitivité d’une économie nationale est la capacité de son secteur productif à satisfaire la demande intérieure et étrangère, avec en arrière-plan l’objectif de permettre une progression du niveau de vie des résidents du pays concerné.

La productivité est définie comme le rapport, en volume, entre une production et les ressources mises en œuvre pour l'obtenir.

Au niveau macroéconomique, la productivité du travail c’est aussi le rapport entre le Produit Intérieur Brut (PIB) et la population active employée, sur une période donnée.

Pour compléter :

La production désigne les biens et/ou les services produits. Les ressources mises en œuvre, dénommées aussi facteurs de production, désignent le travail, le capital technique (installations, machines, outillages...), les capitaux engagés, les consommations intermédiaires (matières premières, énergie, transport...), ainsi que des facteurs moins faciles à appréhender bien qu'extrêmement importants, tels le savoir-faire accumulé.

Pourquoi avons-nous perdu du terrain ?

Parlons en premier, de productivité horaire

Avant 1982, nous étions encore à 40 heures en base travail horaire, à 66 ans de départ en retraite, avec 4 semaines de congés payés.

Puis nous sommes passés aux 39 heures payées 40 heures, 5ème semaine de congés payés avec aussi un 8 Mai redevenu férié et surtout un départ en retraite à 60 ans.

Pour ne pas y perdre trop en coût horaire et survivre, les entreprises se sont réorganisées, ont boosté le personnel pour travailler plus en moins de temps. C’est aussi l’époque de l’automatisation, remplacement de l’homme par la machine, du téléphone dans la voiture, du fax... qui ont amélioré la rapidité d’exécution.

En 2000, nouvelle alerte avec l’arrivée des 35 heures en base horaire, payées 39 heures. Ce nouvel horaire, ce n’était qu’une heure à « digérer » mais 4 heures de moins par semaine, cela devenait terrible pour beaucoup d’organisations. Grand branle bas de « combat dans toutes les entreprises et plus encore celles de production industrielle, pire celles travaillant en 3 X 8 et feux continu. Comment faire pour atteindre 24 heures avec des employés qui ne travaillent plus que sur une base de 35 heures sur 5 jours, soit 7 heures par jour ? (3 X 7 = 21 heures pour une journée de 24 heures).

Cela a été des discussions interminables pour réorganiser tous les services, les horaires de travail, de prise de poste, d’ouverture.

Tous ce qui a pu être « gratté » par le patronat pour limiter les coûts l’a été. Les salaires ont été en partie figés pendant au moins cinq années. Les cadences ont progressivement augmenté pour essayer de revenir à des coûts supportables. L’automatisation, la robotisation se sont développés, ainsi que tous les moyens modernes mis en place en parallèle pour minimiser les temps.

C’est comme cela qu’avant la crise de 2009, nous étions devenus un des tous premiers pays mondiaux en productivité et compétitivité horaire.

Nous sommes passés au classement IMD en 2013, de la 25ème place à la 29ème.

Ce qui m’insurgeait, c’est d’entendre à tout bout de champ, les politiques, journalistes, les particuliers et même beaucoup d’économistes se venter que nous étions les meilleurs du Monde. Si nous avions été le meilleur, pourquoi alors se lamenter de nos déboires, à l’export, de nos taux de défaillances d’entreprises, de notre lamentable taux de chômage, du niveau de vie qui se dégrade, etc.

Nous avons tout simplement oublié que ce n’est pas suffisant d’être bon sur une heure si nous ne travaillons pas assez, sur une semaine, un mois, une année, sur la durée de vie. Et là, nous sommes à peu de chose près le dernier sur toutes ces durées.

Ne cherchez pas ailleurs la cause de nos déboires depuis 1982, elle se trouve là.

Avec la même productivité horaire et au minimum 40 heures travaillés (payés), nous dépasserions l’Allemagne sans problème et bien d’autres encore.

Avec les 40 heures et un départ à 65 ans et plus, nous n’aurions plus de chômage avec au minimum l’équilibre des comptes, avec même la possibilité de diminuer les charges, sachant qu’en augmentant les temps d’emploi automatiquement, le prix de revient entreprise diminue.

Pour info, la Suisse est classée première (avec 42 heures semaine et 65 ans de départ en retraite)

Alors qu’attendons-nous pour travailler plus ? 2 lois !

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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