Pourquoi toutes les aides ne servent à rien ou presque rien ?

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Par Daniel Moinier Modifié le 29 novembre 2022 à 10h11

Le marché de l’emploi, c’est plus de 7 millions (CDI et CDD) d’embauches (hors intérim) par an. En 2013, les embauches de personnes sans emploi se sont montées à 1,5 million. C'est-à-dire que 5,6 millions de postes ont été pourvus par des changements d’emplois (ce qui ne correspond pas pour autant à des emplois complets sur un an).

Comme nous avons plus de 3 millions de chômeurs en 1ère catégorie, il faudrait trouver plus d’1,5 million de postes nouveaux pour qu’il n’y ait plus de chômeurs dans la catégorie A. (Il faudrait en plus ajouter, une part des autres catégories, puisqu’il y en a huit, ce qui aggraverait encore le différentiel et tout cela sans compter une partie des RSA : Total 2 millions)

Si vous avez 200 chômeurs pour 100 emplois, c’est à peu près la proportion estimée, tous les organismes peuvent se démener comme ils veulent, y mettre toutes leurs énergies, elles ne pourront placer que 100 personnes.

Toutes les associations, organismes divers et variées se « battent » donc pour placer « leurs sans emplois ». Des statistiques sont même couramment faites pour annoncer ceux qui ont fait le meilleur pourcentage ou des placements en hausse par rapport au mois antérieur, de l’année d’avant, sans succès global pour autant.

Au fur à mesure que le taux d’emploi des seniors ont atteint des sommets jugés intenables, il a été mis en place différentes aides ou dispositifs pour diminuer ce niveau. Puis c’est au tour des jeunes avec des aides en tout genre :

-Aide pour les jeunes sans emploi

-Aide pour les jeunes de moins de 25 ans

-Aide financière pour les jeunes

-Aide pour les jeunes sans ressources

-Aide pour les jeunes pour trouver un logement (sans logement pas d’emploi)

-Aide pour les jeunes en difficultés

Et tous les contrats aidés ; contrat d’aide à l’insertion, contrat pour les jeunes de moins de 26 ans, contrat de professionnalisation, le contrat unique d’insertion, etc… (Liste non exhaustive)

Et comme aux deux bouts de la pyramide, cela ne s’arrange toujours pas, il a été créé sous Hollande, le contrat de génération. Pour toute embauche d’un jeune de moins de 26 ans, (30 ans si handicap) tout en conservant un senior de plus de 57 ans, une prime de 4000 € est allouée.

Pour information, les seuls contrats aidés, nous ont coûté jusqu’à 7,1 Mds d’euros, contre aujourd’hui, plus de 30 Mds de réductions de charges sociales pour aider les entreprises à rester compétitives et embaucher.

Une règle par principe que tous oublient, c’est qu’un employeur n’embauchera que s’il a suffisamment de commandes et de résultats. Toutes les primes, aides ne feront qu’inciter des employeurs déjà près à recruter et certains ne s’y plieront que provisoirement et financièrement, pour « arrondir un peu les angles ».

Sans dénigrer, le travail de chacun qui souvent se dévoue pour remplir au mieux sa fonction, tous les emplois de ces organisations sont considérés comme non productifs puisque financièrement, ils proviennent d’aides de l’état, des collectivités donc des impôts. Avec toutes les structures qui s’y adjoignent, cela accentue ainsi fortement les déficits des comptes de l’état.

Cette énorme masse financière dépensée en vain, aurait pu être transférée pour la création d’emplois, par exemple pour l’export, diminuer le coût du travail des entreprises, nous aurions eu des embauches, de l’investissement à la clé et une meilleure compétitivité.

Dès l’origine du chômage, il n’a été pris des décisions que pour s’occuper des chômeurs et non pas réduire les causes du chômage ou si peu. Il faut le rappeler et beaucoup ne l’on pas connu, la période où il n’y avait pas de chômeur. Il n’existait qu’une bourse de l’emploi. Puis les tous premiers chômeurs arrivant, le 13 Juillet1967, ce fut la création de l’ANPE ; Agence Nationale pour l’emploi, devenu Pôle Emploi le 19 Décembre 2008 (fusion Assedic, ANPE).

Au fur et à mesure, ce fut la création de tous les organismes et associations pour gérer le chômage. Leur nombre est si important qu’une seule page ne suffirait pas pour les citer, jusqu’à l’out-placement et les cellules de reclassement dans les entreprises licenciant collectivement..

Tous ces aides et organismes ont favorisé un assistanat pour les chercheurs d’emploi, Il est à ce demander si la suppression de Pôle Emploi ne favoriserait pas la recherche d’emploi ?

Sans « support », les personnes seraient obligées de ne compter que sur elle-même. Combien de fois, n’ai-je entendu cette réflexion. Cela fait X mois que je suis au chômage et Pôle Emploi ne m’a encore rien trouvé. Ils ne s’occupent pas assez de nous. De toute façon, à quoi cela sert de se décarcasser, avec le chômage qu’il y a, il n’y a pas d’emploi.

L’erreur fondamentale, c’est qu’il na jamais été pensé globalement, comme le ferait toute entreprise.

Il suffirait de mettre en place toutes les dispositions pour augmenter le niveau de l’activité, la croissance, le PIB. Comme le marché n’en est plus capable, compte tenu du niveau des prélèvements, il ne reste plus que la loi pour augmenter tous les temps de travail et d’activité.

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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