Baisse des dépenses publiques : la grande mystification

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Par Jérôme Dubus Publié le 10 février 2014 à 5h30

« L’Etat est trop lourd, trop lent, trop cher » : c’est par cette phrase martiale et pour une fois juste que François Hollande a voulu ouvrir une nouvelle phase économique de son quinquennat.

Avec cette déclaration inattendue, nous pouvions penser (bien naïvement) à des mesures rapides de baisses de dépenses publiques, seul et unique moyen aujourd’hui pour financer la baisse des prélèvements obligatoires notamment les charges qui pèsent sur les entreprises (18 % du PIB en France ; 11 % en Allemagne soit une différence de 100 milliards d’euros par an).

Mais les reculades n’ont pas tardé de la part d’un Gouvernement dont la ligne économique est toujours aussi claire que le fog londonien :

-Les baisses de dépenses doivent exclure l’Education ;

-Les fonctionnaires se sont vus répondre que les réformes ne les toucheraient pas ;

-Les départements-dont la Corrèze-ont été sanctuarisés ;

-Enfin, l’assurance-chômage ne sera pas réformée.

Et pourtant, la croissance et donc l’emploi ne reviendront pas avec une relance interne, une nouvelle injection de dépenses publiques payées à crédit.

La seule possibilité de croissance pour notre pays repose sur la demande extérieure : cette stratégie passe par un regain de compétitivité coût et hors-coût. Mais il n’y aura pas de baisse possible des prélèvements et donc du coût du travail sans une volonté très forte de baisse de la dépense publique.

D’autres pays y sont parvenus : l’Angleterre de Margareth Thatcher a baissé la dépense publique de 50 à 40 % du PIB en 5 ans ; celle de Cameron a fait un effort sans précédent (-1 point de PIB par an).

Pourquoi la France serait-elle condamnée à détenir à jamais le record européen de niveau de dépenses publiques, alors que la qualité de ses services n’est plus supérieure aux autres pays (voir la récente étude de l’Institut Montaigne) ?

Notre pays doit se fixer un objectif clair : l’équilibre du budget en 2017, hors charge des intérêts de la dette, ce qui nécessite une baisse de 8 % des dépenses soit une réduction d’environ 100 milliards en 3 ans.

3 secteurs doivent faire l’objet d’économies :

-L’Etat lui-même pour 40 milliards d’euros (baisse des dotations aux collectivités ; rationalisation des achats ; décentralisation dans l’Education nationale et maîtrise de la masse salariale) ;

-Les collectivités locales pour 25 milliards d’euros (baisse des dépenses de fonctionnement de 10 %) ;

-Et enfin la sécurité sociale pour 35 milliards d’euros (mise en place d’un système de retraite universel ; baisse de la durée d’indemnisation des chômeurs ; réforme de l’hôpital, des transports sanitaires et de la médecine de ville).

Amorcer ce cercle vertueux pour relancer la croissance et donc la création d’emplois est possible. Mais, cela nécessite un très grand courage politique et la confiance de nos concitoyens ; deux éléments essentiels qui font défaut au pouvoir actuel.

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Jérôme Dubus est conseiller de Paris (17ème arrondissement) et Secrétaire National de l'UMP.

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