Depuis plus d’un siècle le monde vieilli, L’Europe et surtout la France ont connu des diminutions continues de leur temps de travail et d’activité. Toutes les technologies, créativités, productivités, n’ont pas réussis à compenser cette envolée, cette augmentation constante de l’âge.
Pendant ce temps nos gouvernements s’escrimaient tous les ans à établir des budgets de dépenses et surtout à trouver les charges, les taxes, les impôts qui allaient couvrir toutes les dépenses courantes et nouvelles. Sans jamais analyser que le PIB n’arrêtait pas de faire le grand écart avec le budget. Il est vrai que deux mondes très différents se côtoient, le politique et l’économie, pas forcément compatibles pour effectuer la gestion rigoureuse d’un état. Ce dernier voulant généralement contenter ses électeurs, ne peut prendre toutes les décisions nécessaires pour maintenir l’équilibre du pays. Mais aussi, au début par méconnaissance des interactions entre travail et démographie. A des degrés divers tous les pays se sont laissés emportés vers une lente dégradation de leurs dettes. L’Europe a même admis un découvert de 3% depuis de longues années, qui aurait mis à bas, n’importe quelle entreprise.
En ce qui concerne la France, depuis 1975, nous accumulons les dettes, tout en augmentant toutes les années, la pression fiscale et diminuant toutes les prestations. D’où une baisse constante du pouvoir d’achat, des résultats des entreprises, cause également de la crise des supprimes et mondiale, puisque les fonds de pensions n’ayant plus de résultats à deux chiffres se sont tourner vers le monde financier avec ce qu’il peut avoir, aidé par internet, de virtuel.
En 2008, il nous manquait déjà 20% de PIB pour que les comptes soient en équilibre, c’est comme si une entreprise manquait de 20% de chiffre d’affaires, tout en conservant les mêmes charges. Résultats, plus de marge, plus de bénéfice et des dettes. La crise de 2009, malgré tous les efforts pour la juguler, n’ayant fait qu’aggraver lourdement les comptes.
Alors ces 23% à quoi correspondent-ils ? A 23% d’heures travaillées en moins, c’est proportionnel.
C’est donc la démographie et uniquement elle qui est la cause de tous nos dettes. Et c’est aussi parce que ce mouvement de diminution du temps travail, à l’origine issu de la « lutte des classes » ne s’est jamais arrêté même quand il n’était plus demandé.
Les pays Nordiques vous diront que nous avons toujours confondu les termes : TRAVAIL et SOCIAL. Deux termes complémentaires, mais dissemblables. Dire que passer à 39 puis 35 heures et à 60 ans de retraite étaient des avancées sociales, c’était plutôt un recul social. Pour avoir beaucoup de social financé, il faut beaucoup d’heures travaillées en face.
Alors remettons nous au travail, mettons en place les 40 heures et établissons une durée d’activité proportionnelle à la durée de vie. Ce sera le bonheur assuré, avec un niveau de vie bien supérieur, des comptes équilibrés et même plus, sans chômage, ni problème de logement, etc. Le rêve quoi !
Cet argument n’est pas valable pour les cadres et certaines professions intermédiaires car en France, ils se trouvent dans la fourchette haute en temps de travail. Sauf pour les départs en retraites. Mais l’activité retrouvée ne pourra que conforter leurs portefeuilles.
Extrait du livre "L'Europe et surtout la France, malades de leurs vieux" de Daniel Moinier (ISBN : 9781770763012)