En route pour la Charia économique

Par Bertrand de Kermel Publié le 4 novembre 2020 à 5h22
Justice 2060093 960 720
@shutter - © Economie Matin
2 MILLIONS $Un arbitrage international peut coûter plus de 2 millions de dollars.

Dans la série «déni total des dangers pourtant bien identifiés », l’Europe progressiste nous concocte en catimini une Cour de justice internationale de type «charia économique». Les terroristes islamistes n’auront plus qu’à se caler sur ce modèle pour parvenir à leurs fins.

En sus de la guerre, quelle est la stratégie des terroristes musulmans pour prendre le pouvoir partout ? Il leur faut une Loi (la charia) qui soit supérieure à la Loi nationale pour la contrôler, plus des tribunaux islamiques pour juger en fonction de la charia. Si ces deux conditions sont remplies, un peuple n'a plus aucune souveraineté.

Une stratégie mûrement réfléchie

Toutes choses égales par ailleurs, l’Europe est en train de construire dans le dos des peuples le même schéma au profit d’une communauté spéciale dénommée « investisseurs étrangers ».

Il s'agit d'un projet de Cour Internationale d'arbitrage qui aura le pouvoir de condamner un Etat, donc ses contribuables, à de grosses amendes lorsqu’une Loi votée par son peuple causera un préjudice à une multinationale étrangère installée sur son territoire (climat, environnement, pauvreté, inégalités etc..).

Cette Cour ne pourra être saisie que par les investisseurs étrangers au pays d’accueil. Jamais par les investisseurs nationaux.

Le gouvernement du pays d’accueil sera dans l’obligation d’accepter cet arbitrage et ne pourra que se défendre. Il ne pourra jamais attaquer la multinationale, même en cas d’abus de celle-ci (si elle refuse de payer ses impôts dans le pays par exemple).

Comme la charia dont rêvent les frères musulmans, cette Cour d’arbitrage internationale ne sera pas liée par le droit national du pays d’accueil, pas plus que par la jurisprudence des tribunaux de ce pays. Elle décidera ce qu’elle veut. Elle aura donc le contrôle des lois nationales au nom de son Dieu : le Dieu Argent.

En clair, avec cette Cour d’arbitrage internationale, l’investisseurs étranger, aura son petit tribunal à lui, avec ses règles propres, et l’investisseurs national, lui, le pauvre type qui paye ses impôts dans son pays, et ne pratique pas l’optimisation fiscale, devra se contenter des tribunaux de son pays. Evidemment la Cour sera toujours plus généreuse que le tribunal national, sinon elle n’aurait pas de raison d’exister. Le désavantage imposé sans raison à l’investisseur national (PME, artisans etc..) est inacceptable dans une démocratie.

Rappel : il est juste et équitable que lorsqu’une Loi cause un préjudice à quelqu’un, celui-ci réclame des dommages et intérêts à cet Etat devant les Tribunaux nationaux. Il est scandaleux que l’étranger reçoive sans raison plus que le national. Il faut donc regarder de près la stratégie qui est derrière ce projet.

En réalité, l'Europe et ses pays membres, sous la pression de leurs grands frères (les très grands acteurs économiques) sont en train de créer sur toute la planète la communauté des «Frères économiques néo libéraux».

Un système stupide et suicidaire

Ce projet vise à capter la souveraineté des peuples. Lorsque tous les pays du monde auront adhéré à cette Cour internationale de Justice (ce qui est l’objectif de la Commission européenne et de ses pays membres), ils auront tous, comme des moutons, créé une cour de Justice dédiée aux seuls investisseurs étrangers. Leurs investisseurs nationaux (leur électeurs) n’auront pas le droit d’y accéder.

Comme les droits nationaux ne seront pas applicables à cette Cour, les Chefs d’Etats auront ainsi créé de toute pièce un séparatisme planétaire irréversible, et confisqué par la même occasion la souveraineté de leurs peuples au profit des multinationales qui contrôleront toutes les législations du monde grâce à cette Cour de Justice. Voilà la raison profonde de ce système aberrant défendu par l’Europe.

Le Conseil constitutionnel français applaudit. Les Frères musulmans rigolent.

Le Conseil constitutionnel approuve des deux mains cette brillante idée malgré l’article 2 de la constitution qui affirme : « le principe de la république est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».

Interrogée par nos soins, Madame Michu, dont le bon sens ne saurait être mis en cause, est atterrée. Elle sait qu’après cela, les Frères musulmans n’auront plus qu’à ramasser le butin à la petite cuiller. Ils se rendront à l’ONU et exigeront une Cour de justice identique. Que répondra l'Europe lorsque la comparaison avec cette Cour internationale d'arbitrage sera faite à l’ONU ? Quels arguments avancera t-elle pour dire que cela n'a rien à voir ? Y a t-elle seulement réfléchi cinq minutes ?

Pour ceux qui ne le savent pas cette Cour d’arbitrage est LE point clé du CETA (chapitre huit).

L’argumentation de la France ne résiste pas à l’analyse.

L’argumentation de la France pour accepter cette Cour désavantageuse pour le peuple français est la suivante : « Nous devons protéger nos entreprises nationales lorsqu’elles investissent à l’international. Nous devons imposer cette Cour de justice et pour cela nous sommes obligés d’y adhérer nous-même et de favoriser ainsi les investisseurs étrangers.

Ce raisonnement est faux. La toute première mission d’un PDG, surtout s’il est payé plusieurs centaines de millions par an versés dans un paradis fiscal (Carlos Gohn, par exemple, mais ce n’est pas le seul) est de prendre des risques et les assumer, comme le font quotidiennement tous les patrons de PME, les artisans etc….

Il appartient donc aux 2.000 grands patrons qui se réunissent chaque année à Davos de créer une compagnie d’assurance mutuelle et solidaire pour gérer les risques liés à leurs investissements. Ce n’est tout de même pas aux indignés (2011), aux bonnets rouges (2014) et aux gilets jaunes (2018) de payer la note.

Une réaction ? Laissez un commentaire

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.

Ancien directeur général d'un syndicat patronal du secteur agroalimentaire, Bertrand de Kermel est aujourd'hui Président du comité Pauvreté et politique, dont l'objet statutaire est de formuler toutes propositions pour une "politique juste et efficace, mise délibérément au service de l'Homme, à commencer par le plus démuni ". Il est l'auteur de deux livres sur la mondialisation (2000 et 2012)

Aucun commentaire à «En route pour la Charia économique»

Laisser un commentaire

* Champs requis