L'Allemagne va très bien, merci pour elle. Les risques d'inflation ? Connais pas. La déflation ? L'euro fort ? La crise en Ukraine ? Des pensées lointaines bien loin de l'éclatante santé du pays !
Berlin a présenté hier ses prévisions économiques pour l'année. Le ministre de l'Économie, Sigmar Gabriel, a annoncé une croissance de 1,8% pour 2014, alors que le pays sort d'une année 2013 en dents de scie (il s'était alors contenté de 0,4%). L'année prochaine, la croissance est toujours sur de bons rails avec un pronostic de 2%.
Allemagne, une classe à part
La première économie d'Europe reste clairement dans une classe à part, alors que la croissance française devrait se limiter à 1% en 2014, un chiffre pourtant interprété comme une grande victoire par le gouvernement et les milieux économiques… Comme quoi, il y a bien un fossé entre les deux rives du Rhin.
Cette économie en pleine forme a évidemment un impact fort sur le chômage. Le nombre de sans emploi devrait ainsi refluer de 60 000 personnes en 2014, malgré une population active en hausse de 240 000 personnes. Et cela ne devrait pas ralentir : le gouvernement a lancé un grand programme d'investissement dans les infrastructures à hauteur de 5 milliards d'euros.
Des miettes de croissance pour les autres
Cette bonne santé rejaillira t-elle sur les voisins de l'Allemagne (on pense surtout à son premier partenaire commercial, la France) ? Cela sera sans doute mécaniquement le cas. Si les exportations vont augmenter de 4% entre 2014 et 2015, les importations vont également s'accroître, encore plus rapidement.
Cependant, tout n'est pas aussi éclatant qu'il y parait. L'indice ZEW, qui mesure la confiance du monde des affaires accuse pour la quatrième fois d'affilée une baisse : le baromètre affiche un score de 43,2 points, contre 46,6 points en mars. Le bel optimisme du ministre de l'Économie ne parvient pas à masquer les crises potentielles à l'horizon, aussi bien économiques que géopolitiques.