Le mariage de l'année dans le secteur des télécoms n'aura finalement pas lieu et les consommateurs peuvent donc souffler : il n'est plus question de voir se concrétiser le risque qu'un retour à trois opérateurs fasse de nouveau grimper les prix des abonnements et, de fait, la facture de téléphone des Français. Mais en Bourse l'annonce de l'échec de la fusion a surtout déçu les investisseurs...
Une chute de plus de 10 % en Bourse pour les opérateurs français
Après avoir maintenu en haleine les Français et les investisseurs durant des mois Orange et Bouygues Telecom ont annoncé qu'ils ne vivront pas leur conte de fée : pas de mariage en vue, pas d'enfants et pas de "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants" en vue. Les deux groupes repartent en bons concurrents dans des directions opposées.
La Bourse, qui attendait impatiemment le mariage, a été déçue : lundi 4 avril 2016 l'ensemble des quatre opérateurs était sanctionné pour ce mariage qui n'aura pas lieu avec des titres en chute libre : plus de 10 % de pertes pour trois opérateurs sur quatre.
Le plus sanctionné est Bouygues qui perd 14,17 % de sa valeur boursière, suivi d'Iliad (Free) qui chute de 12,65 % et de Numericable-SFR qui chute de 12,51 %. Seul Orange, l'opérateur historique et le plus stable des quatre, voit son titre chuter de moins de 10 %. De 5,16 % très exactement ; une sanction donc moins lourde que pour ses concurrents.
Qui ne s'est pas "tu à jamais" ?
L'échec de ce mariage a été causé par une myriade de paramètres sur lesquels les acteurs n'ont pas trouvé d'accord, à commencer par la part de capital que Bouygues Telecom allait détenir dans le nouveau groupe : l'opérateur de Martin Bouygues s'est heurté frontalement au gouvernement, actionnaire à 23 % d'Orange et qui ne voulait pas baisser sa participation sous les 20 %.
Mais selon Martin Bouygues, interrogé par Le Figaro, un des opérateurs n'a pas joué le jeu. Dimanche 3 avril 2016 le PDG du groupe Bouygues a déclaré : "si nous étions quatre à la table des négociations, nous n'étions que trois à vouloir aboutir". L'opérateur en question ? Martin Bouygues ne le nomme pas... mais selon Le Figaro ce pourrait bien être Xavier Niel qui confirme son statut de "trublion des télécoms".