Du libre échange aux prémices de la mondialisation

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Par Jacques Martineau Publié le 7 novembre 2017 à 5h00
Libre Echange Mondialisation Systeme International Monnaies
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1944Les accords de Bretton Woods en 1944 ont mis en place un nouveau système monétaire international.

Avant d’aborder un problème aussi complexe et aussi confus que celui de la mondialisation, il apparaît nécessaire de rappeler quelques faits importants qui ont caractérisé les échanges internationaux. Cela concerne à la fois des échanges financiers, économiques et humains. Il faudra plus d’un siècle pour que ceux-ci s’organisent à l’échelle mondiale.

Quelques rappels pour mieux comprendre…

L’équilibre mondial par essence-même s’est toujours trouvé en mutation permanente. A la fin du XIXème siècle et au début du XXème, les principaux flux d’échanges se font entre l’Europe et les Etats-Unis. L’ensemble a été ralenti, voire interrompu avec les deux guerres mondiales et bien entendu la crise financière de 1929 !

Les accords de Bretton Woods (1944), avec la création du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale pour la reconstruction et le développement (BIRD), permettent la mise en place d’un nouveau système monétaire international. Ils relancent le commerce. Une multitude d’organisations, de clubs ou de signatures de traités de 1947 à 1960 verront le jour, parallèlement à la fin progressive des conflits coloniaux.

C’est ainsi qu’en 1957 le traité de Rome va fonder la Communauté économique européenne (CEE). A noter, en 1960, l’apparition de l’Association internationale de développement (AID) pour les pays « pauvres » et parallèlement de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) pour promouvoir l’économie de marché pour les pays « riches ».

En plein « trente glorieuses », tout s’accélère

Après 1971, les « dés » sont jetés pour aller vers une évolution particulière des relations et des échanges internationaux quand les Etats-Unis laissent « flotter » le dollar… Dès 1975, c’est la création du G6 lors de la conférence de Rambouillet. Il rassemble les pays les plus industrialisés (Allemagne, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni), afin de « discuter des affaires du monde ». Le Canada les rejoindra l’année suivante (G7).

Après la crise financière de 1987, on assiste successivement à la naissance de l’Apec, Coopération économique Asie-Pacifique (1989) ; à la mise en route du traité sur l’Union européenne (1993), puis de l’Alena, Association de libre-échange nord américain (1994) ; la Russie rejoindra les autres partenaires en 1998 (G8), l’apparition de l’euro (1999), etc.

Au début des années 2000, les rencontres à tous les niveaux, comme les montages politiques, économiques et financiers, vont se succéder à un rythme élevé, soulignant leurs limites, leurs réussites et leurs échecs. Mais elles n’empêcheront pas les crises financières et économiques ni l’accroissement des écarts entre les pays « riches » et les pays « pauvres ». La mondialisation est entrée dans les mœurs mais elle n’a pas la même signification pour les « uns » et les « autres ». Il aura fallu plus d’un siècle pour l’appréhender à l’échelle mondiale.

La mondialisation confirme le clivage pays « riches »/pays « pauvres »

Pendant plus de 40 ans, au travers des crises et des conflits, beaucoup d’accords vont intervenir impliquant la plupart des pays « développés » au plan géographique local, continental et intercontinental. Le monde change. La mondialisation se concrétise au travers de nombreux accords politiques, financiers, économiques et culturels. Nouvelles structures et organisations se multiplient.

Le clivage pays « riches »/pays « pauvres », s’accentue quoi qu’on en pense. Les pays en progrès sont désormais qualifiés d’« émergents ». Toutes ces nuances verront le jour au début des années 2000, toujours dans un contexte de recherche d’un avenir de libre-échange à travers la planète le plus équilibré possible. L’Union européenne y croit avec l’apparition de l’euro. Mais l’enjeu est mondial. On est loin des « trente glorieuses ». Evidemment, le contexte a profondément changé. Les conflits se sont multipliés. Immigration et terrorisme en sont devenus les dénominateurs communs.

Quels que soient les sujets, les qualificatifs pour les caractériser n’ont plus le même sens. Derrière les mots mondialisation et/ou globalization (en anglais), chacun y voit des nuances différentes qui entretiennent la confusion. Ceci se ressent d’autant plus, au niveau des instances internationales et politiques en charge de traiter le problème. Nous aurons l’occasion d’en expliquer les nuances dans un prochain article à suivre.

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Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.

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