Affaire Doctolib : l’Ordre des médecins souhaite « une discussion approfondie »

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 24 août 2022 à 10h43
Doctolib Naturopathes Pratiques Non Reconnues
Affaire Doctolib : l’Ordre des médecins souhaite « une discussion approfondie » - © Economie Matin
17Tout en continuant à défendre la présence sur sa plateforme de naturopathes, hypnothérapeutes et sophrologues, Doctolib affirme avoir suspendu 17 profils le 22 août 2022.

La polémique autour de la présence sur la célèbre plateforme de prise de rendez-vous médicaux Doctolib de naturopathes enfle. Le conseil national de l'Ordre des médecins souhaite désormais engager « une discussion approfondie » sur le sujet.

La CSMF demande à l’État de « clarifier les pratiques qui relèvent parfois du charlatanisme »

On devait s’y attendre : l'Ordre des médecins est mécontent de la présence sur la plateforme Doctolib de naturopathes, hypnothérapeutes et sophrologues. « Doctolib ne peut laisser s’installer une confusion entre professionnels de santé et personnes ne s’inscrivant pas dans l’exercice médical. […] Une discussion approfondie doit d’ouvrir entre Doctolib, les autorités de santé et les ordres professionnels pour mieux définir le cadre dans lequel les professionnels peuvent être recensés sur la plateforme », peut-on lire dans le communiqué de l'Ordre des médecins diffusé dans la soirée du 23 août 2022.

La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) demande pour sa part à l’État de « clarifier les pratiques de certains professionnels qui relèvent parfois du charlatanisme ». « Les usagers doivent être parfaitement informés des pratiques, des formations et de la validité scientifique de ces professionnels. Il en va de leur santé et de leur sécurité sanitaire. [..] La CSMF demande au ministre de la Santé, en lien avec les Conseils de l’Ordre concernés et les syndicats professionnels, de réglementer l’accès aux médecines alternatives et d’en interdire toute publicité. La médecine est un exercice reposant sur des recommandations scientifiques. Elle doit être exercée au sein d’un parcours de soins dont le pilote est le médecin généraliste », faisait savoir le syndicat deux heures après la communication de l’Ordre des médecins.

Pour Doctolib, les personnes qui prennent rendez-vous chez des naturopathes le font en connaissance de cause

Doctolib admet qu’en plus des médecins, sa plateforme permet aussi de prendre rendez-vous chez des sophrologues, hypnothérapeutes et naturopathes, « des professions aux pratiques sans réglementation, mais légales », se défend-elle. Ces praticiens représentent 3% des inscrits sur la plateforme et 0,3% de la totalité des rendez-vous pris, relativise également Doctolib.

« L’information sur le profil de ces praticiens est claire : il est mentionné plusieurs fois 'Ce praticien exerce une profession non réglementée' puis 'Leur diplôme n’est pas reconnu par l’État'. En plus, ces praticiens ne sont proposés qu’aux patients qui ont entré dans la barre de recherche de Doctolib le nom de cette pratique ou le nom d’un praticien. Ainsi, il est impossible pour un patient de prendre un rendez-vous sur Doctolib chez un praticien non référencé par le ministère de la Santé sans avoir expressément cherché à le faire », se défend la plateforme.

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Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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