Qui seront les leaders de demain ?

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Par Valérie Rocoplan Modifié le 28 novembre 2012 à 5h57

De nouvelles tendances de fond et de nouveaux comportements voient le jour, nos sociétés évoluent et bousculent le fonctionnement de nos entreprises. À l’heure où se pose toujours la question de savoir si la parité homme/femme est respectée dans les comités de direction, de savoir si Mark Zuckerberg (PDG du réseau social Facebook) peut se présenter devant ses partenaires financiers en jean et sweat à capuche, on peut se demander si les dirigeants d’aujourd’hui seront les mêmes que ceux de demain.

Lors d’une étude portant sur « Quelles sont les compétences attendues pour les dirigeants de demain ? » auprès de décideurs du CAC et de grands groupes, huit compétences clés ont été relevées comme étant les principaux enjeux du management d’ici à 2020.

Savoir décrypter le monde : les grandes tendances sociologiques, financières, technologiques et économiques devront être prises en compte dans la définition de la stratégie de l’entreprise. Le dirigeant de demain saura s’informer par une veille internationale, anticiper l’actualité et la partager avec ses collaborateurs –et ce à tous niveaux de la hiérarchie.

Incarner une autorité moderne : L’exercice de l’autorité managériale doit s’adapter aux évolutions de l’environnement, ainsi qu’au phénomène d’émergences constantes. Acquérir des comportements managériaux fondés sur de nouvelles valeurs partagées constitue une autorité, à adapter à son style de leadership. L’autorité du dirigeant doit rassurer, l’écoute des salariés doit permettre un management plus collaboratif.

Nouvelles formes de collaboration : le collectif est devenu un enjeu de plus en plus important au sein des entreprises, la collaboration étant perçue comme un vecteur de productivité pour le salarié et, in fine, pour l’organisation. La capacité à impliquer et engager ses équipes, à reconnaitre leurs contributions et influences, impulse et favorise l’innovation. La collaboration doit être un des moteurs de l’organisation autour des salariés, mais également des clients et des fournisseurs.

Décider dans la complexité : le dirigeant doit rendre les choses simples, le bon sens et la rationalité doivent être mis en avant.

La diversité, un levier de performance : les jeunes, les seniors, les hommes, les femmes… toutes ces personnes mises côte à côte sont la force de l’entreprise de demain.

Gérer son énergie dans la durée : l’entreprise a, durant de nombreuses années, perçu la gestion du stress et de l’énergie comme la responsabilité unique du salarié ou du manager. Or, l’implication de l’entreprise, la détection et l’accompagnement des situations de stress incombent à l’organisation, et sont plus que jamais la responsabilité de l’entreprise. Une prise en compte du stress au travail et des actions efficaces s’imposent avec, comme conséquence, une diminution du turn-over de personnel et de l’absentéisme, un développement de la créativité, une amélioration de la productivité et de la qualité, un climat social apaisé, et bien sûr de meilleurs résultats économiques. L’entreprise redevenant « un lieu où l’on a envie de venir le matin ». Il est donc rentable pour une entreprise d’investir dans la prévention du stress au travail en privilégiant une organisation favorable à la santé physique et morale des salariés.

En tout cas, une chose est sûre, les leaders de demain seront ces jeunes d’aujourd’hui que l’on regroupe souvent sous la houlette de génération Y ou milleniums. Bien que cette catégorie soit souvent critiquée car jugée trop vaste et inadéquate, la génération Y représente ces jeunes nés entre 1980 et 2000 qui ont grandi avec internet et les réseaux sociaux, reconnaissant plus l’influence « de leurs pairs que du père », ils sont plus ouverts sur le monde qui les entoure, et, souvent aussi, adeptes du « multi-tasking ». Ils sont désireux de travailler dans des entreprises plus décloisonnées, au management plus horizontal, et surtout tournées vers l’international. Ils reconnaissent l’autorité des leaders et dirigeants mais celle-ci doit être justifiée, voire participative. Les leaders de cette génération se reconnaissent souvent à leur capacité à innover, à instaurer un échange et une réelle vision qu’ils partageront avec les autres membres de l’entité qu’ils dirigent. Les leaders de demain diffèrent donc par leur habilité à mener une équipe, une entreprise au nom de valeurs plus conniventes. Le pouvoir n’est pas tout le temps partagé mais constamment justifié. Les hiérarchies s’assouplissent et, par conséquent, les codes sociaux. Les codes vestimentaires par exemple. En témoigne, le comportement de Marc Zuckerberg qui fut critiqué par les plus « anciens » sur sa tenue jugée trop « décontractée ».

De plus, lorsqu’on se demande qui/comment seront les leaders de demain, la place des femmes est centrale. Parce qu’en ce début de XXIème siècle, les femmes dirigeantes sont encore peu nombreuses, aux vues des évolutions sociétales, on peut penser qu’elles seront plus nombreuses demain à siéger dans les comités de direction. Les femmes ont des qualités managériales reconnues, mais qui ont encore du mal à s’imposer dans notre société encore très masculine. Certains encouragent la promotion des femmes afin de stopper « le clonage des dirigeants ».

Les leaders de demain seront donc différents de ceux d’aujourd’hui, une nouvelle génération plus portée sur l’innovation et le pouvoir participatif est en train de prendre les rênes des entreprises et des institutions. Les femmes seront également de plus en plus présentes dans les instances décisionnaires, ce qui changera indéniablement les façons de diriger.

Le futur leader devra être, à la fois, chef, médiateur et coach. Flexible et adaptable, il saura développer des modes de fonctionnement hautement collaboratifs pour encourager la créativité et attirer les talents, tout en gardant le cap sur ses objectifs.

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                          Valérie Rocoplan a créé la société Talentis en 2003, après avoir développé une carrière dans le marketing durant une quinzaine d'années (Cerruti 1881 comme responsable du développement des produits sous licence, Christian Dior – LVMH – comme chef de groupe, puis Essilor en tant que directeur marketing du département « lunettes de luxe »). Aujourd’hui, elle pratique le coaching de managers et de dirigeants depuis plus de dix ans, essentiellement dans les grands groupes français du CAC 40 et quelques groupes étrangers de Fortune 500.                          

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