La ministre du travail Elisabeth Borne s’est rendue dans plusieurs entreprises récemment avant de prononcer un discours sur le fait que « 100% des tâches télétravaillables doivent être télétravaillées » pour les entreprises en mesure de le faire. Parmi celles auxquelles la Ministre a rendu visite, figure Engie qui a autorisé 2% de ses employés à se rendre dans les locaux afin de « laisser "des soupapes" pour les personnes ayant des raisons personnelles de venir, car "trop seules ou dans des appartements trop petits", ou ayant des activités nécessitant d'être sur place », un élément dont le gouvernement doit absolument tenir compte dans le cadre de cette crise.
Les entreprises cotées comptent des milliers d’employés, souvent dans d’importants open-spaces. Si basculer en télétravail peut se révéler une aubaine pour certains employés, cela peut être plus compliqué à vivre pour d’autres. Sans données régulières d’indicateurs humains pour mesurer leur ressenti, le retour à la normale peut s’avérer plus complexe, au-delà de la crise sanitaire.
Lorsqu’on parle d’indicateurs en ce qui concerne les entreprises cotées, on pense naturellement aux finances. Or, la santé financière d’une entreprise est aujourd’hui aussi importante que la santé des individus qui la font prospérer. Au cœur d’une seconde vague plus agressive de la pandémie de COVID-19, alors que l’Europe se reconfine progressivement et que les restrictions sanitaires se durcissent, des millions d’employés se sont à nouveau transformés en télétravailleurs pour une durée indéterminée. Si cette situation vise à ralentir la propagation du virus et protéger les salariés, elle présente un nouveau risque, tout aussi invisible que le COVID : l'isolement. Face à ces télétravailleurs, des millions d’autres Français poursuivent leurs activités sur site – les professionnels de santé, ceux qui fournissent des services essentiels, et tous ceux dont le métier ne permet pas le télétravail – avec pour leur part, la peur du risque de contamination. Quelle que soit la situation, un risque est présent et nécessite un suivi de la part des dirigeants.
Comment détecter les mal-être et accompagner dans la communication pour rassurer ?
La distance et l’intensité sont les ennemis d’une communication efficace. Winston Churchill a dit « on considère le chef d'entreprise comme un homme à abattre, ou une vache à traire. Peu voient en lui le cheval qui tire le char. » Une image parlante puisque ces mots, prononcés il y a plusieurs décennies de cela dans un contexte différent, se révèlent opportuns dans cette période d’incertitude.
2020 a en effet, entre autres, contribué à redéfinir le rôle du dirigeant, à le repositionner face à son marché, à son entreprise et à ses équipes. Il est toujours aux commandes, mais il ne tire plus le char seul. Sans ses employés, il risque de ne pas être en mesure d’avancer. Ainsi, avoir une visibilité claire sur ces derniers et leur état d’esprit, leurs ressentis vis-à-vis de la situation et de leurs conditions de travail est primordial, afin de pourvoir agir et les accompagner. Au-delà de cela, le temps où l’impact de la satisfaction et donc de la performance des employés affectera les marchés boursiers, et donc la valeur des organisations, n’est plus très loin. C’est pourquoi cette seconde vague doit être l’occasion, pour les grands groupes, d’introduire des indicateurs humains de suivi et de pilotage.
Si le bien-être des employés est devenu un sujet en vogue ces dernières années, c’est sans nul doute car il y a une réalité derrière et des bénéfices visibles pour les entreprises. En effet, un employé heureux sera plus productif et donc plus performant, permettant d’augmenter la marge de son entreprise qui en sera par conséquent plus attractive – étant donné que le dit-employé le fera savoir. Cela conduira ainsi à une perception positive de l’organisation et l’ensemble de ces points contribuera à une augmentation du chiffre d’affaires.