Le digital : le grand gagnant du confinement ?

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Par Karl Toussaint du Wast Publié le 20 mai 2020 à 5h19
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@shutter - © Economie Matin
62%62% des Français aimeraient télétravailler plus souvent après la crise du coronavirus.

De toutes les espèces vivantes sur Terre, l’être humain est incontestablement le champion de la créativité et de l’ingéniosité. Il excelle tout particulièrement dans la capacité à créer, à confectionner des outils, à concevoir des moyens et des solutions pour rendre sa vie encore plus simple, encore plus confortable, encore plus facile qu’elle ne l’est déjà. Jamais en effet, toutes classes sociales confondues, l’Homme n’aura connu un tel niveau de confort.

Pour autant, nous sommes par nature attachés à nos habitudes et celles-ci sont souvent difficiles à changer. Dans notre insatiable quête de confort, le changement de paradigme est souvent compromis. Pourtant, l’histoire nous a appris que les grands changements intervenaient à la suite d’évènements majeurs ou inédites. Les plus grandes avancées technologiques, les plus grandes inventions ou découvertes ont souvent été réalisées pendant ou juste après de grandes crises. Et celle que nous traversons actuellement en 2020 fait la part belle au digital. Si le digital était déjà présent dans nos vies, le confinement aura considérablement accéléré le recours à des solutions ou services entièrement digitalisés nous permettant d’interagir avec le monde extérieur, avec nos amis ou nos collaborateurs, nous permettant en quelques clics seulement de nous faire livrer nos repas ou nos courses, de commander de dont nous avions besoin au quotidien.

Nous connaissons à présent tous malheureusement la situation catastrophique des restaurants et des bars contraints de fermer « jusqu’à nouvel ordre ». Il y a encore une dizaine d’années seulement, aucune alternative « à priori » n’existait. Mais aujourd’hui, grâce au digital, nous pouvons compter sur les services de livraisons à domicile qui continuent de fonctionner très bien dans la plupart des grandes villes du monde. Mais grâce au digital, de nouveaux sites collaboratifs, volontaires ou associatifs tels que jaimemonbistrot.fr ou encore aide-aux-restaurateurs.fr ce sont créés en quelques semaines permettant à celles et ceux qui le souhaitent de faire des promesses de dépenses dans les établissements référencés de leur choix une fois qu’il sera à nouveau possible de s’y rendre. L’innovation se créée chaque jour, au sein même de l’écosystème digital. Même principe avec jesoutiensmecommerces.fr, lespetitscageots.fr ou encore laruchequiditoui.fr qui, grâce au digital, permettent de soutenir nos petits commerçants et producteurs locaux.

Même les « principautés » du notariat, bien connues pour leur « conservatisme » et toujours en situation monopolistique après la tentative avortée en 2018 d’ouvrir ce secteur à d’autres professionnels se sont enfin vu offrir la possibilité de rentrer pleinement dans le 21ème siècle grâce au digital au travers du décret n° 2020-395 du 3 avril 2020 « autorisant l'acte notarié à distance pendant la période d'urgence sanitaire ». Si quelques études avaient heureusement déjà entamé leurs mues en passant à la signature électronique au sein même des études, le confinement aura certainement permis d’accélérer les choses et d’amener le secteur du notariat, lui aussi dans le temps du digital. Ce décret a été voté en urgence pour tenter de palier à la sclérose brutale des transactions immobilières notamment. Il appartient à présent aux études de notaire de se mettre eux-mêmes à la page en digitalisant leurs process.

C’est une véritable révolution dans cet univers toujours très largement occupé par les ramettes de papier et les stylos bille et marqué par l’humidification soigneuse de l’index droit de l’officier d’Etat chargé de faire tourner les quelques 250 pages de l’acte notarié en bas et à droite desquelles nous étions jusqu’ici encore invités à apposer nos paraphes. Bienvenue dans l’ère du digital. Bienvenue en 2020.

Pour ce faire, nous avons conçu dès le départ un modèle phygital (rencontre entre le physique et le digital) qui utilise tous les outils technologiques digitaux à notre disposition : signature électronique pour 90% des documents internes ou externes, Tchat et Visio tchat (le client peut choisir entre hangouts, Zoom et Whatsapp), emails bien évidemment, stockage sécurisé dans le cloud… le tout couplé avec des échanges humains réels. La digitalisation était une évidence et nous avons été parmi les tous premiers du secteur à y adhérer totalement. Le juge de paix c’est le client et l’immense majorité d’entre eux sont bien plus disposés que l’on pourrait l’imaginer à profiter de la digitalisation et de la dématérialisation des process pour gagner en rapidité, en efficacité et donc pour économiser sur des couts et réduire les aléas.

Mais au-delà des nombreux outils digitaux que nous utilisions déjà depuis plusieurs années, nos convictions et recommandations d’investissement se tournent de plus en plus vers les sociétés innovantes, digitales ou ISR. Sans surprise, les sociétés les plus digitalisées ont beaucoup mieux résisté à la crise économique et sanitaire actuelle. Nous privilégions pour nos allocations et nos investissements les secteurs innovants tels que l’intelligence artificielle, le big data ou la sécurité informatique, les neurosciences ou la nanotechnologie.

Comme souvent dans l’histoire de l’humanité, ce sont les évènements forts ou inattendus, les fameux « cygnes noirs », qui poussent l’Homme à évoluer, à revoir ses habitudes, à oser le changement et à épouser l’innovation. Le digital dans son ensemble est déjà le grand gagnant de cette crise sanitaire. Il aura fallu une contrainte historique pour pousser le plus grand nombre à utiliser encore plus massivement tous ces outils digitaux qui facilitent notre quotidien et nous permettent de poursuivre nos activités qu’elles soient professionnelles ou personnelles.

La seconde partie de l’évolution viendra dans la prise de conscience par le plus grand nombre que cette crise a considérablement accéléré notre révolution vers la digitalisation de notre quotidien. Le futur est maintenant et ce sont les sociétés d’ores et déjà digitalisées dans leurs outils, leur modèle, leurs process et leur conception même de l’avenir qui survivront à cette crise. La théorie de l’économiste Schumpeter, la destruction créatrice, est plus que jamais d’actualité. Le monde a connu le siècle des lumières puis la révolution industrielle. Nous venons de rentrer pleinement dans une nouvelle ère : l’ère du digital.

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Karl Toussaint du Wast débute sa carrière professionnelle à New York à l'âge de 20 ans où il fonde sa première entreprise dans la tour 1 du World Trade Center : une société de distribution de matériel informatique. Le 11 septembre 2001, les attentats du WTC le contraignent à rentrer en France où il se recentre sur sa formation initiale et devient consultant en recrutement dans les métiers de la finance, puis chasseur de têtes dans un grand cabinet parisien. Après de nombreuses missions de recrutement pour le compte de banques, de sociétés de gestion et de promoteurs immobiliers, il s’associe à Stéphane van Huffel et créé le cabinet Wast & Van puis netinvestissement. Il est également le co-fondateur du tour de France de l’immobilier et du baromètre des placements. Il intervient régulièrement en tant expert immobilier auprès des média français. Karl Toussaint du Wast est notamment l’auteur des livres : "le Guide du CGP moderne" et "E-CGP, comment réussir sa transformation digitale".

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