Diesel : pourquoi il faut en finir avec ce carburant coûteux, polluant

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Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 12 février 2014 à 9h31

Savez vous quelle est la différence entre un litre de gazole, et un litre de super sans plomb ? Oui, 15 à 20 centimes à la pompe. Nous y reviendrons plus bas. Mais ce n'est pas la seule différence : un litre de diesel revient 15 à 20 % plus cher à l'achat à la compagnie pétrolière qui vous vend ce carburant. 15 à 20 % plus cher que le litre d'essence ! Comment, au final, le diesel reste moins cher à la pompe, en France, que l'essence ? Grâce aux taxes.

C'est là le premier des scandales du diesel. Sous prétexte de vouloir privilégier les constructeurs français qui, dans les années 80/90, étaient les leaders du moteur diesel, la fiscalité française avantage ce carburant. Mais cela fait bien longtemps que les constructeurs étrangers fabriquent des moteurs diesels au moins aussi performants, fiables et sobres que ceux des Peugeot Citroën et Renault, pour ne pas dire... Plus ! Seulement voilà, l'Etat s'est piégé à son propre jeu. A force d'avoir soutenu la vente de voitures diesel, le parc automobile français est majoritairement dieselisé... et 80 % du carburant consommé en France par automobiles bus et camions est du diesel. Résultat, de fait, les automobilistes qui roulent à l'essence, mais aussi tous les contribuables français qui n'ont pas de voiture, sponsorisent les automobilistes roulant au diesel. Mais évidemment, comme ils sont aussi avant tout des électeurs.. Mieux vaut léser une minorité qui s'ignore, plutôt que de faire payer le vrai prix du diesel à ceux, majoritaires, qui le consomment. La France, sur ce sujet, est encore en pointe, une fois n'est pas coutume : nous sommes quasiment le seul pays d'Europe où le diesel est moins cher que l'essence. Passez une frontière, et ce sera l'inverse ! Logique..

Le deuxième scandale du diesel, c'est que... nous devons l'importer. Oui oui, plus de 50 % du diesel consommé en France n'est pas produit en France, mais, en grande partie, en Russie. Production, kesako ? Rappelez vous, à la radio, à la télévision, dans les journaux, on parle souvent du prix du "baril de pétrole brut". Quand celui-ci atteint des sommets (150 dollars), on hurle, et les prix de l'essence à la pompe augmentent en flèche. A l'inverse, quand il passe sous les 100 dollars, on souffle, et les prix de l'essence à la pompe baissent.. Modérément. Mais à la pompe, vous, vous ne mettez pas du "pétrole brut" dans votre voiture, mais bien un carburant "raffiné". Et c'est là que le bât blesse. Les raffineries françaises ne sont pas rentables, car à partir du pétrole brut que nous importons, elles produisent trop d'essence pour le marché intérieur français, qu'il faut brader sur les marchés (il part notamment... aux Etats-Unis, grand consommateurs d'essence sans plomb). Mais elles ne produisent pas assez de diesel, qu'il faut donc importer ! D'un côté, on perd de l'argent sur l'essence raffinée, qu'il faut brader pour s'en débarasser, de l'autre, on perd de l'argent sur le diesel, qu'il faut importer raffinée, au prix fort. Au passage, le raffinage français est structurellement déficitaire, d'où les fermetures de raffineries ces dernières années, et les destructions d'emplois qui vont avec. Kafkaïen !

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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