A l’Etat de favoriser le dialogue social entre les partenaires sociaux

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Par Jacques Martineau Publié le 30 janvier 2015 à 5h00
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60 %Selon un récent sondage Odoxa-FTI Consulting-Les Echos-Radio Classique, 6 Français sur 10 voteraient la loi Macron s'ils étaient députés.

Le dialogue social est une donnée essentielle pour consolider la continuité du progrès économique dans le pays. Les différents partenaires autour de la table des négociations doivent être suffisamment forts et représentatifs.

Sans en assurer le succès, ce préalable garantit à lui seul l'amorce du processus. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Ni l’Etat, ni le patronat, ni les syndicats de salariés, ne sont en position de force.

Chômeurs : le plafond psycholigique est dépassé

Les suppressions d'emplois et les plans sociaux continuent à se multiplier. Le nombre de licenciements économiques augmente. Le chômage ne cesse de grimper. Le plafond psychologique des trois millions et demi de chômeurs est dépassé. Malgré la volonté affichée du gouvernement de dialogue social et la mise en place d’une conférence annuelle, la consultation est inefficace et la concertation n’existe pas. Dans le cadre du Pacte de responsabilité, les discussions dans les branches piétinent. Quelques accords ont été signés seulement.

La situation de la France continue de se dégrader

Séminaires ministériels, rencontres et réunions à Matignon ou à l’Elysée des partenaires sociaux, ensemble ou à tour de rôle, participent au dialogue social, suivant un rite coutumier qui en limite la portée. Le discours officiel se voudrait réaliste, mesuré et optimiste : le redressement de la France requiert de la patience. La situation de la France continue à se dégrader. Et, l’ensemble des Français est résigné ou se désespère...

Dialogue social : les chantiers du gouvernement

Les trains de mesures se succèdent. La presse en qualifie la plupart de demi-mesures. L'effet d'annonce bat son plein et à chacun son interprétation. Aujourd’hui, avec Manuel Valls, c’est la Loi "Macron" qui est sur la sellette. Le dialogue social s'est enrichi de nouveaux mots. La flexibilité, synonyme de plus de souplesse et d'adaptation, est à l'honneur. La formation professionnelle, l’activité des seniors, les retraites, la pénibilité et le code du travail, sont autant de sujets d’importance à revoir avec le travail du dimanche, les professions privilégiées, l’ouverture à la concurrence, etc. Mais à peine sur la "table", cette loi, contestable par le Conseil d’Etat, est rejetée par un Patronat insatisfait avec Pierre Gattaz (Medef en tête, CGPME et UPA à la traîne) à la recherche du toujours plus, et par des leaders syndicaux déstabilisés, Thierry Lepaon (CGT) en perdition, Laurent Berger (CFDT) entre deux chaises, Jean-Claude Mailly (FO) qui résiste, sans parler des autres. Tous ont le sentiment d’être à nouveau dupés.

Patronat et syndicats doivent établir un vrai dialogue

En apparence, l'opportunité de l'ouverture d'un profond dialogue social sur le fond n'a pas encore été saisie. Les représentants du monde patronal et salarié se doivent d’établir un véritable dialogue social en recherchant pour la France le consensus. C’est un enjeu de taille. Tous sont responsables. L’Etat peut jouer un rôle d’initiateur, de catalyseur et d’arbitre en favorisant le dialogue, à partir de propositions claires et déterminantes, mais sans interférer sauf situation d’exception.

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Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.

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