Q1 : Le gouvernement prévoit de faciliter les règles d'installation des notaires. Estimez-vous que cette mesure va faire baisser les tarifs des notaires en favorisant la concurrence ?
• Sous total "oui" : 44 %
• Sous total "non" : 55 %
• NSP : 1 %
Plus de la moitié des Français considèrent que l'assouplissement des règles d'installation des notaires ne fera pas baisser les tarifs en favorisant la concurrence.
55% des Français interrogés considèrent que la réforme de la profession, qui vise notamment à faciliter les règles d'installation des jeunes diplômés, n'aura pas d'effet sur les tarifs.
Aujourd'hui, les règles d'installation des notaires sont très encadrées : les diplômés de l'école supérieure du notariat ne peuvent pas s'installer où ils le souhaitent. En effet, un « droit de présentation » organise la succession ou l'association dans une étude. Ce droit, très encadré par la Chancellerie, ne laisse aucun champ libre à la liberté d'installation et donc à la concurrence.
Pour autant, les Français considèrent que cette liberté d'installation et le projet de loi Macron qui l'organise ne feront pas baisser les tarifs de la profession. Face à cette conclusion, l'opinon publique envoie deux messages :
• D'abord que les Français entretiennent une relation particulière avec leurs notaires, qui sont majoritairement auprès d'eux dans les moments émotionnels de la vie (acte authentique formalisant un « contrat » de mariage, successions, achats immobiliers...) et que la valeur de la confiance induite par le recours à un notaire n'est pas nécessairement qu'une question de prix.
• Ensuite, que la communication des notaires contre la réforme des professions réglementées, il y a quelques semaines, a été plutôt efficace.
Finalement, en communication, il faut retenir de ce résultat l'habile prudence du ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, qui a manifestement cherché le compromis pour conduire cette réforme. Ce fut notamment le cas en ce qui concerne les garanties apportées sur la fixation des tarifs applicables, obtenus par la profession, sur l'assouplissement du droit de présentation et sur la relative ouverture de la profession à la concurrence. Cette méthode de communication et de négociation choisie par le ministre de l'Economie, pragmatique et concertée, a été reçue 5/5 par les Français.
Q2 : La retraite chapeau est un complément de retraite financé par l'entreprise, qui l'accorde généralement à ses anciens dirigeants. Vous personnellement, êtes-vous favorable ou opposé à la suppression de ce dispositif ?
• Sous total "favorable" : 66 %
• Sous total "opposé" : 33 %
• NSP : 1 %
Deux tiers des Français sont favorables à la suppression des retraites chapeaux
En annonçant, mardi 18 novembre dernier, à l'Assemblée nationale sa volonté de supprimer les retraites chapeaux, c'est-à-dire des compléments de rémunérations, pour les mandataires sociaux des entreprises, le ministre de l'Economie a marqué des points dans l'opinion publique et a réussi un véritable « coup » politique.
En communication, ce résultat doit être regardé pour ce qu'il est : une manœuvre politique visant probablement à redresser dans l'opinion publique et auprès des parlementaires de la majorité, l'image très libérale dont il a été affublé dès le jour de sa nomination à Bercy.
Les exemples régulièrement cités des montants alloués à certains anciens dirigeants de grandes entreprises cotées de l'automobile, de l'Energie ou des Télécoms, considérés comme disproportionnés ou abusifs, expliquent sans doute, pour partie, le résultat du sondage. Pour autant, il faudra rapidement que cette annonce puisse être suivie d'effets tangibles pour être considérée comme une complète réussite politique.
Et c'est cela qui risque d'être plus difficile pour le ministre de l'économie qui manque singulièrement d'armes pour mettre en œuvre cette annonce. En effet, pour les entreprises où l'Etat est actionnaire, le ministre dispose peut être d'une petite marge de manœuvre en ce qui concerne les autres systèmes, qui représentent la majeure partie du genre, il sera difficile d'imposer ou de limiter des compléments de rémunérations dont la fixation demeure l'apanage plein et entier des entreprises. Cette annonce a fait beaucoup de bruit. Pour quel effet ?