Mesures économiques, mesures sanitaires, aides… le « quoi qu’il en coûte » du gouvernement coûte très cher à l’Assurance-chômage. Certes, ce coût est assumé par l’exécutif, mais les chiffres dévoilés le 24 février 2021 par Éric Le Jaouen, président de l’Unédic, donnent une idée un peu plus précise du coût de la crise. C’est simple : la dette va doubler.
Avant la crise : une situation de l'Unédic plutôt à l’équilibre
Si le régime de l’Assurance-chômage est criblé de dettes, la situation commençait à s’améliorait. Les prévisions dévoilées début 2020, avant la pandémie et les mesures prises en conséquence, laissaient entendre que, tant bien que mal, l’Unédic s’en sortait.
Fin 2020, le déficit devait, certes, se creuser encore de 900 millions d’euros… mais en 2021 et 2022, le régime devait être bénéficiaire, et pas que d’un peu : 2,3 milliards en 2021, 4,2 milliards en 2022. Une première depuis 2008 et, surtout, un bénéfice qui aurait eu comme effet de commencer à réduire la dette de l’Unédic, qui devait tomber à 32 milliards d’euros. Un gros trou… mais sans commune mesure avec celui qui l’attend désormais.
17 milliards d’euros de déficit en 2020… et plus de 16 milliards de plus les deux années suivantes
Les nouvelles prévisions de l’Unédic, dévoilées le 24 février 2021, sont tout simplement aux antipodes de celles d’un an auparavant. De 900 millions, le déficit en 2020 est désormais estimé à 17,4 milliards, soit près de 20 fois plus. Les mesures économiques ont, sans surprise, lourdement pesé sur les comptes de l’Assurance-chômage.
Quant aux bénéfices de 2021 et 2022… l’Unédic peut les oublier. Désormais, c’est sur un déficit de 10 milliards en 2021 et de 6,4 milliards en 2022 que table le régime. Soit un total de près de 32 milliards d’euros entre 2020 et 2022… à comparer aux près de 6 milliards d’euros de bénéfices sur la même période attendus en février 2020.
La dette, de son côté, va exploser : elle double à l’horizon de 2022, tout simplement. Exit les 32 milliards d’euros fin 2022 et bonjour aux 71 milliards d’euros de dette.