Je vous révèle ce que pense Michael Burry le héro du film The Big Short…

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Par Charles Sannat Publié le 2 février 2016 à 10h44
Crise Subprimes Dette Bulle Immobiliere Finance
@shutter - © Economie Matin
800 MILLIARDS $La valeur totale des actifs dits toxiques (subprime) est estimée à environ 800 milliards de dollars.

Michael Burry est le petit génie qui avait « shorté » avant tout le monde c’est-à-dire vendu à découvert les « subprimes » car il avait tout simplement travaillé, travaillé et travaillé encore.

Ce n’est pas facile souvent de comprendre réellement les choses et de savoir ce qu’il va se passer.

Tous les mois je fais l’effort d’aller chercher les chiffres du chômage et de lire tout le rapport. Suite à la mise en place de la nouvelle directive européenne sur les faillites de banque, j’ai fait l’effort de lire du début à la fin les 159 pages concernées ! Oui 159 ! Et je les ai résumées dans le numéro de novembre de la lettre STRATEGIES pour que chacun puisse comprendre les risques réels et puisse logiquement concrètement adopter des mesures de protection… tant qu’on y était, il était intéressant aussi de regarder ce qu’il se passe en cas de faillite de… compagnies d’assurance, parce que les banques c’est important, mais beaucoup de nos concitoyens n’ont pas leur épargne à la banque.. ; mais à la compagnie d’assurance-vie dans leur contrat d’assurance-vie… beaucoup vous ont expliqué comment fonctionne le code des assurances en cas d’insolvabilité d’une compagnie d’assurance ? Non, c’est normal.

Tout est fait pour que personne ne se pose trop de question. Moins vous vous en poserez, plus les mougeons seront calmes et un mougeon qui bouge ne peut pas être tondu !!

Bref, revenons à notre héro du film The Big Short qui a gagné une véritable fortune en pariant seul contre tous contre les subprimes.

Ce film, excellent au demeurant, démontre parfaitement la société de l’illusion dans laquelle nous évoluons. Une société de l’illusion où tout le monde répète les mêmes histoires, sans jamais rien remettre en question, sans s’interroger, sans travailler…

Tout le monde donc se gavait aux subprimes… et la soupe était bonne. Quelques petits malins sont allés voir ce qu’il y avait derrière. Ils ont pris les listing et ils ont étudié chaque dossier. Chaque ligne !! « Mais il y a des millions de lignes, comment peux-tu être sûr que ce n’est pas bon » demande un grand manitou dans une scène à ce fameux Michael Burry ??? « Tu n’as pas tout lu !! » Et bien si justement, cela s’appelle travailler, une notion que tout le monde à tous les niveaux oublie».

Je vous livre ici la traduction de son interview exclusive donnée au New-York Mag !

Alors que pense-t-il de la situation actuelle ? Où va le monde en 2016 ?

C’est très simple. En une phrase ? Il pense qu’une autre crise financière est imminente…

Les choses ont-elles changé depuis 2007 ?

Malheureusement, pas beaucoup d’après ce que je peux voir.
Au lieu d’une nouvelle ère de responsabilité personnelle tout s’est aggravé.
– Les banques trop grosses sont devenues encore plus grosses.
– La crise a fait de la Réserve fédérale, un organisme non élu, une structure encore plus puissante.
– Le projet de loi de réforme majeure, Dodd-Frank, a accouché d’une souris sous la pression d’un lobbying intense.
– La politique de taux zéro a rompu le contrat social pour des générations d’Américains qui ont travaillé dur, épargné pour leur retraite, et découvrent que leurs économies sont laminées par lestaux zéro et l’absence de rendement.

– La politique de la Réserve fédérale a menotté les petites et moyennes entreprises, où la majorité des créations d’emplois et la mobilité à la hausse des salaires se produit.

Finalement les écarts de richesses se sont dramatiquement creusés et les classes moyennes sont laminées.

Peut-être qu’il y a quelques changements positifs là-dedans, mais il semble que je ne parviens pas à les voir au-delà de l’absurdité !

Oups… cette dernière phrase est sans ambiguïté ! Tout cela est absurde.

La politique monétaire menée, encore une fois ne peut aboutir qu’à un seul résultat pour le moment. Gagner du temps, mais pas résoudre quoi que ce soit.

Où en sommes-nous maintenant, économiquement?

Et bien, nous en sommes toujours à essayer de stimuler la croissance grâce à de l’argent facile. Cela n’a pas fonctionné, mais c’est le seul outil de la Fed.

Il semble que le monde se dirige vers des taux d’intérêt réels négatifs à l’échelle mondiale. Ceci est évidemment toxique.

Les taux d’intérêt sont utilisés pour donner un prix au risque ! Donc dans l’environnement actuel, le mécanisme de tarification des risques est cassé. Cela n’est pas sain pour une économie. Nous construisons des contraintes terribles pour le système…

Qu’est-ce qui vous rend le plus nerveux au sujet de l’avenir?

La dette.

L’idée que la croissance va remédier à nos dettes est tellement addictif pour les politiciens, mais les citoyens finissent par payer le prix des mensonges.
Le secteur public, comme les consommateurs, est encore plus endetté.
Le bilan de la Réserve fédérale est un effet de levier de 77 contre 1. Comme je le disais, nous sommes dans l’absurdité la plus totale.

Est-il vrai que « Michael Burry concentre tout son intérêt pour un seul produit l’Eau » ? C’est une approche assez inquiétante, vous pouvez nous en dire plus ?

Fondamentalement, j’ai commencé à regarder les investissements dans l’eau il y a environ 15 ans.

De l’eau fraîche et propre est un bien précieux et indispensable qui ne peut plus être tenu pour acquis.
Pourtant l’eau est politique et son exploitation litigieuse (comprenez par là que l’eau étant vitale, en cas de problème votre actif sera confisqué par l’Etat pour donner à boire aux gens ! C’est donc un mauvais business potentiellement).
De surcroît le transport de l’eau est peu pratique aussi bien pour des raisons politiques que physiques.
En conclusion acheter des droits sur de l’eau n’a en fait pas beaucoup de sens pour moi.
En revanche ce qui est devenu clair pour moi c’est que la nourriture est la meilleure façon d’investir dans de l’eau.
Cela veut dire concrètement cultiver de la nourriture dans les zones riches en eau et la transporter pour être vendue dans des régions pauvres en eau.
C’est la méthode de redistribution de l’eau qui est la moins controversée, et, finalement la plus rentable.
Une bouteille de vin nécessite plus de 400 bouteilles d’eau pour être produite.

C’est l’eau contenue dans les aliments que je trouve intéressante.

Et voilà !!! Finalement Michael Burry lui aussi va finir par cultiver ses patates !

Vous devez comprendre que tout vous mène à la campagne ! Pour ceux qui y sont déjà tant mieux !!
Pour les autres vous avez intérêt à bien y penser. Encore une fois, la future richesse sera réelle, elle sera tangible, elle sera issue de la terre. Oui c’est dur pour les paysans (et encore pas pour tous), mais c’est un avenir financièrement radieux qui les attend. Là encore le message est clair.

En attendant mes chers amis, préparez-vous, il est déjà trop tard !

Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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