Dette souveraine : L’Allemagne va-t-elle désintégrer le « créditisme » ?

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Par Simone Wapler Publié le 6 août 2016 à 5h11
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@pixabay - © Economie Matin
2 000 MILLIARDS €La dette de la France dépasse les 2 000 milliards d'euros

La Banque centrale allemande suggère de mettre une nouvelle clause dans les émissions de dettes souveraines de la Zone euro. C’est une bombe financière potentielle.

Le créditisme, cher lecteur, est comme, vous le savez, notre système monétaire fondé sur le crédit adossé à rien, aucune épargne déjà existante. Le crédit que les banques ont le privilège d’émettre.

Ce créditisme rend les riches de plus en plus riches et appauvrit la classe moyenne des pays développés.

Pardonnez-nous, cher lecteur, tous nos récents néologismes : créditisme, Parasitocratie, … ils nous permettent d’aller plus vite dans nos explications.

Voici un cas concret.

La Une des Echos du jour :

Haaa, les taux bas : quelle aubaine si vous êtes emprunteur mais quelle misère lorsque vous êtes épargnant.

Le problème est que la plupart des gens sont les deux. Spécialement lorsqu’ils achètent de l’immobilier. Qui va gagner, votre moi épargnant ou votre moi emprunteur ? Eh bien les deux cher lecteur. En revanche, la Parasitocratie, elle, gagne à tous les coups.

En premier lieu, les taux bas sont pour les ménages aisés. Voici ce que m’écrit un contact du milieu bancaire.

… les baisses sont réservées aux ménages à hauts revenus. Par exemple aujourd’hui -0,3 points sur les taux fixes toutes durées confondues au Crédit Agricole pour les ménages gagnant plus de 80 000 euros par an…

Mais si les banques ne prêtent qu’aux riches, il y a une explication, m’indique-t- il aussi.

“Il y a aussi eu de grosses amendes qui viennent de tomber en raison de risques considérés comme trop élevés sur les créances détenues (ce qui explique probablement en grande partie la préférence pour les ménages aisées) et les contrôles sur les antécédents des emprunteurs ont été renforcés à tel point que les délais d’octroi se sont allongés de plus d’une semaine“.

Les ménages aisés empruntent, l’immobilier monte. L’Etat encaissera des taxes grandissantes sur le foncier et les droits de mutation.

Pour les plus modestes, l’accession à la propriété devient plus difficile puisque l’immobilier se renchérit. Le livret A ou même le PEL ne rapportent plus rien et le petit matelas d’apport personnel devient de plus en plus difficile à rembourrer.

Les benêts dénonceront l’abominable ultra-néo- turbo-libéralisme qui enrichit les riches et appauvrit les pauvres.

Pour lutter contre cette horrible injustice que l’Etat vient de créer, l’Etat a des solutions : renforcer le contrôle sur les loyers, multiplier les “logements sociaux” et mettre en place une kyrielle d’allocations logements.

Nous écrivons simplement que le créditisme favorise la Parasitocracie.

Mais comment les Allemands veulent-ils le tuer ?

La Banque centrale allemande, la Buba pour les intimes, se prépare à lâcher une bombe sur le créditisme. Elle veut faire inscrire sur les émissions obligataires souveraines des pays de la Zone euro une clause qui autoriserait à retarder les paiements dus aux créanciers si l’émetteur a du mal à payer.

Vous savez que la dette de la France dépasse les 2 000 milliards d’euros et que les déficits chroniques de notre beau pays font tousser à Bruxelles.

Si la proposition allemande passait, demain la France devrait inscrire sur ses nouvelles émissions obligataires (qui servent à rembourser les anciens emprunts arrivant à maturité et les déficits courants) “sans garantie de retour du capital”.

Pensez-vous alors que les étrangers se jetteront sur les emprunts français qui rapportent 0,23% pour du 10 ans ?

Pas sûr, n’est-ce pas… Donc comment financer les “dépenses de redistribution” ?

Par l’impôt ?

Soit les taux montent, soit les impôts montent. Mais la poursuite du créditisme sera difficile. Et cela va compliquer les affaires de la Parasitocracie.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit.

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Simone Wapler est directrice éditoriale des publications Agora, spécialisées dans les analyses et conseils financiers. Ingénieur de formation, elle a quitté les laboratoires pour les marchés financiers et vécu l'éclatement de la bulle internet. Grâce à son expertise, elle sert aujourd'hui, non pas la cause des multinationales ou des banquiers, mais celle des particuliers. Elle a publié "Pourquoi la France va faire faillite" (2012), "Comment l'État va faire main basse sur votre argent" (2013), "Pouvez-vous faire confiance à votre banque ?" (2014) et “La fabrique de pauvres” (2015) aux Éditions Ixelles.

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