Comme un petit souci dans les comptes... La France est endettée, trop endettée (93,4% du PIB à fin 2013, soit 1 931 milliards d'euros), cela n'est pas nouveau. Elle bénéficie en revanche de taux d'intérêt très bas en ce moment, inférieurs à 2,5% en moyenne sur sa dette à moyen et long terme (contre 4,15% en moyenne avant la crise, entre 1998 et 2007).
Si les taux d'intérêt remontent, la France sera encore plus dans le rouge
Cela lui permet d'emprunter beaucoup d'argent sur les marchés... à moindres frais. Mais cela pourrait ne pas durer ! C'est pourquoi la Cour des Comptes a lancé un cri d'alarme : « Gare à la remontée prévisible des taux d'intérêt qui accompagnera tôt ou tard le retour de la croissance » a prévenu le président de l'institution, Didier Migaud.
Pour lui, c'est bien simple, contracter une telle dette est très risquée : « Le niveau atteint par la dette place notre pays dans une zone dangereuse », où tout retournement de situation pourrait porter un grave préjudice à ses comptes publics, déjà dans le rouge.
L'Etat dépense 14% de son budget pour payer les intérêts de sa dette
En 2013, la charge de la dette, c'est-à-dire l'ensemble des dépenses de l'État consacrées au paiement des intérêts de sa dette, s'est élevée à 56,14 milliards d'euros, soit 14% du budget de l'État, ce qui représente le troisième poste de dépenses de l'État.
Mais si les taux augmentaient ne serait-ce que d'un 1%, alors l'Etat devrait rembourser 2 milliards d'euros supplémentaires la première année, et 15 milliards dans dix ans...
De fait, si tout le monde appelle de ses vœux le retour de la croissance en France, il pourrait mécaniquement, en faisant remonter les taux d'intérêt, creuser les déficits publics.