Attention à la soutenabilité de la dette

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Par Michael Miguères Modifié le 24 mai 2013 à 4h30

Après deux trimestres consécutifs de recul de son PIB, la France est officiellement rentrée en récession. C'était une nouvelle attendue, dans le prolongement de tous les résultats économiques négatifs de ces derniers mois.

Cette situation oblige le gouvernement à repenser son programme économique, notamment pour se sortir d'un endettement qui devient potentiellement très dangereux et accélérer les réformes nécessaires à un retour de la croissance.

A la récession s'ajoute un endettement massif qui devient problématique et dangereux
Comme l'a souligné le célèbre économiste Nouriel Roubini, qui avait prévu la crise des subprimes : « Les dettes publiques comme les dettes privés ont atteint des niveaux presque insoutenables. Ce n'est pas surprenant, car la perte de compétitivité qui a conduit à des déficits extérieurs considérables n'a guère été combattue, et des tendances démographiques négatives, de faibles gains de productivité et la lenteur des réformes structurelles dépriment la croissance potentielle...

l'on ne peut considérer comme soutenable une hausse du cours des actions et des obligations qui repose sur des taux d'intérêt réels négatifs et qui ne s'appuie sur aucune donnée fondamentale de l'économie. Nous sommes donc bien en présence d'une bulle financière, d'autant plus dangereuse que, comparée aux bulles précédentes, elle intervient à un moment où la politique monétaire et la politique budgétaire n'ont plus aucune marge de manoeuvre pour absorber les effets dépressifs qu'entraîneraient son explosion et le krach financier qui en résulterait. »

Ainsi, l'endettement actuel de la France n'est pas soutenable. Son niveau proche de 93% du PIB est permis grâce à des taux d'intérêts anormalement bas, voire négatifs bénéficiant de la bulle actuelle.


Tous s'accordent sur les faiblesses structurelles de notre économie. Des récents rapports de l'OCDE, du Fonds Monétaire International (FMI) et du Haut Conseil des Finances Publiques (HCFP) pointaient la récession vers laquelle la France se dirige, et soulignaient les nombreuses réformes structurelles à mettre en œuvre pour retrouver le chemin de la croissance.

La situation est très préoccupante. Sans même aller jusqu'à un éclatement de la bulle obligataire qui plongerait alors la France dans l'inconnue la plus totale, il suffirait que les taux d'intérêts auxquels la France emprunte soient réajustés à des taux plus conforme à la réalité pour que l'Etat se trouve en incapacité d'honorer une partie de ses dépenses. Cela plongera alors la France dans une spirale catastrophique.

Le gouvernement ne peut plus se voiler les yeux et rejeter la responsabilité sur le passé et les dirigeants voisins. Il ne peut continuer non plus à faire comme si de rien n'était. Continuer à profiter de la politique accommodante des banques centrales expose la France à subir très violemment l'explosion d'une bulle que de plus en plus d'économistes sérieux pronostiquent.


Pris entre une politique budgétaire sans marge de manœuvre et une politique monétaire qui peut difficilement fléchir davantage, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault n'a plus le choix pour éviter une catastrophe à la France : mettre en œuvre des grandes réformes nationales pour retrouver une compétitivité industrielle tout en réduisant et améliorant l'efficacité de la dépense publique.

Tous les récents rapports convergent sur les réformes intérieures à mettre en œuvre pour que la France retrouve la compétitivité et la croissance par elle-même. Après une première année de présidence ratée, François Hollande et son gouvernement doivent abandonner de nombreux dogmes qui ont constitué l'idéologie du Parti Socialiste ces dix dernières années, ainsi que de nombreuses promesses présidentielles.


Président de la République, il doit avant tout protéger la France. Le candidat Hollande avait déclaré que la finance, qui n'avait pas de visage était son ennemi. Sans s'en rendre compte, François Hollande a jeté le pays tout entier dans les mains de la finance.

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Secrétaire National de l'UMP

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