Pas question que les grosses boîtes soient les seules à profiter des failles de la fiscalité internationale et à payer moins d’impôts ! C’est en substance le message envoyé par un groupe de commerçants d’un petit village de 2 800 habitants situé au Pays de Galle.
Un village offshore
Les propriétaires du café, de la librairie, de la boulangerie et d'autres petits commerces du village de Crickhowell ont décidé de faire transiter à leur tour leurs bénéfices par des paradis fiscaux, comme le raconte le quotidien anglais The Independent. Après tout, pourquoi ne le feraient-ils pas ?!
Le montage financier est parfaitement légal et de nombreuses grosses sociétés ne se privent pas de le faire. Pour parvenir à optimiser leur déclaration d’impôts, il leur a suffi d’appeler quelques experts en fiscalité à la rescousse, d’étudier les stratégies déployées par certains géants américains comme Google ou Facebook (qui malgré un chiffre d’affaires comptant de multiples zéros n’a payé que 7 000 euros d’impôts l’an dernier en Angleterre), et de faire pareil.
Chacun doit payer sa part
Car après tout, pourquoi paieraient-ils des milliers d’impôts chaque année à la Couronne, quand les multinationales parviennent à y échapper ?
La bourgade rebelle, désormais surnommée "The town that went offshore" (« La ville devenue offshore ») dans un documentaire tourné par la BBC et qui sera diffusé l’an prochain, pourrait donner des idées à d’autres…
Cette initiative peu banale vise surtout à réclamer que les grandes compagnies aussi "payent leur juste part" et qu’elles cessent de "passer à travers les mailles du filet".
En France, les lignes bougent. Ce jeudi 12 novembre 2015, les députés ont voté l’obligation pour les grandes entreprises tricolores présentant un chiffre d’affaires annuel supérieur à 750 millions d’euros de détailler leurs bénéfices pays par pays.
Reste que pour l’heure, les sanctions prévues –une amende de 100 000 euros maximum- ne sont pas à la hauteur des enjeux.