A force de mieux trier ses restes, d’utiliser des sacs réutilisables, d’acheter en vrac ou de laisser ses poules picorer dans les poubelles, il est bel et bien possible de ne rien jeter. Ou presque !
Une poubelle presque inutile
C’est du moins l’expérience que tentent depuis un an une centaine de familles de la commune de Roubaix, soutenues par la mairie, comme le raconte un article du journal Le Parisien. Le principe du défi est simple : jeter le moins possible de choses à la poubelle, pour à la fois limiter la quantité d’ordures ménagères et réaliser des économies.
Comment faire, pour les imiter ? Rien de sorcier. Transformer les restes de nourriture, fabriquer sa lessive maison, réutiliser le pain séché pour en faire des croûtons, cuisiner des fruits et légumes moches ou demander un doggy bag au restaurant.
Et cela marche ! Alors qu'en moyenne un Roubaisien produit annuellement 306 kilos de déchets ménagers, dont 243kg de déchets non recyclés, la quantité produite par les participants est quatre fois moindre.
On estime que la quantité de nourriture jetée par les producteurs, distributeurs et consommateurs des pays dits riches pourrait nourrir sept fois la population souffrant de faim dans le monde.
400 euros de déchets alimentaires par an
En France, le gouvernement s’est fixé un objectif de diminution de 50% du gaspillage alimentaire en France d'ici à 2025.
Au total, les déchets alimentaires représentent chaque année en France près d’ 1,2 million de tonnes. Ce gâchis représente une perte plus de 400 euros par an et par foyer. À l’échelle mondiale, des études menées par la FAO (Food and Agriculture Organization) ou l’Institut de l’eau de Stockholm ont démontré que jusqu’à 50% de la production alimentaire est gaspillée, perdue ou jetée entre le champ et l’assiette.
Chaque année en France, un habitant produit 354 kg d’ordures ménagères. En prenant en compte les déchets professionnels (BTP, industrie, agriculture, activités de soin), on atteint 13,8 tonnes de déchets produits par an et par habitant. En France, la destination de nos déchets se répartit ainsi : incinération (30 %), décharges : 36 %, recyclage (20 %) et gestion biologique (compostage/méthanisation des déchets organiques) : 14 %.