Homme du XIXème siècle, François Hollande pensait que la croissance pouvait revenir automatiquement grâce à la théorie des cycles. Le rebond mathématique était programmé et la France voguerait à nouveau vers la reprise de l’activité économique et l’emploi.
Mais nous sommes au XXIème siècle avec une crise qui perdure tout particulièrement dans notre pays. Ne pas reconnaître son échec est aussi grave que son déclenchement : après l’ »inversion de la courbe du chômage » et le « retour de la croissance », nous avons droit à la « reprise de la compétitivité » alors que tous les indicateurs passent au rouge vif. Dans ces conditions, et pour la troisième fois en deux ans, la France est rappelée à l’ordre par la Commission de Bruxelles : une humiliation de plus après la mise sous surveillance approfondie.
Les déficits continuent d’augmenter, l’endettement également malgré les ponctions fiscales les plus importantes de notre histoire économique. Après avoir saigné un malade déjà anémié, on veut lui mettre un masque à oxygène dénommé « pacte de responsabilité ». Or, seules les dispositions applicables en 2015 ont été votées soit 6,5 milliards d’euros de baisses de charges seulement. Aucune mesure n’a été votée ni pour 2016 (baisse virtuelle de 8 milliards d’euros) ni pour 2017 (5,6 milliards).
Dans ces conditions, il est totalement impensable de demander d’ores et déjà des contreparties à des entreprises terriblement fragilisées depuis 2008 et pour lesquelles le CICE a représenté un tout petit « bol d’air ». Seules des réformes de structure profondes et courageuses pourraient redonner confiance aux acteurs économiques. A la politique des mirages, faisons succéder la politique du courage.